Le manque de communication : Un véritable mal qui enfonce le Mali

Sep 12, 2012 - 23:19
Sep 12, 2012 - 17:20
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Pas besoin d’aller chez les précepteurs de la communication pour s’en rendre compte : la communication reste une arme redoutable en période de crise. Et depuis janvier dernier, début de l’offensive des rebelles et terroristes, l’état malien balbutie, trébuche, piétine, pédale sans jamais savoir quelle est la bonne parade. Avec l’arrivée du très bouillant Hammadoun  Touré dans le gouvernement du 17 avril, l’on a pensé que le mal allait se soigner. Mais il a trop communiqué avec trop de communiqués pour se voir éconduire lors de la formation du gouvernement d’union nationale. Ce gouvernement non plus ne semble pas rebondir dans le domaine auquel nous nous intéressons aujourd’hui. Il n’a pas donné les signes véritables et semble plus inquiéter d’ailleurs. Le seul fait qu’il n’y ait aps de porte parole laisse beaucoup de doute sur les véritables leviers qu’il pourrait utiliser pour communiquer. La récente requête du président par intérim adressée à la CEDEAO a clairement démontré la désorganisation de l’Etat en cette période de crise aigue. Nul n’est profane pour ignorer que cette étape était très attendue par l’opinion nationale et internationale pour que la synchronisation de l’information et son séquençage soient fortuits. L’info est venue de Ouagadougou et d’Abidjan au détour d’une audience accordée par les autorités de ces pays à l’envoyé spécial français pour le sahel. Qui est passé quelques heures avant à Bamako ! Pourquoi cette info est venue de l’extérieur ? Pourquoi les Maliens n’en ont pas eu la primeur ? L’ORTM est resté muet sur le sujet et l’Essor s’est presque plaint par un papier de son chef que le document ait été occulté pendant toutes ces premières heures. Beaucoup de salive aura coulé, beaucoup d’interprétations dans différents camps politiques et à Kati sur la base des quelques recoupements faits ça et là. Les médias internationaux sachant bien manœuvrer, ils ont poussé Bakary Mariko à l’irréparable au nom du capitaine. Ce dernier a affirmé que la requête de ‘’Dioncounda n’est pas celle de l’armée malienne (sic)’’ et a jeté un pavé dans la mare de la médiation qui a vu toute de suite un signe de mésentente et d’ingérence du capitaine Sanogo dans le champ politique et diplomatique. Il faut reconnaitre que la sortie de l’ancien leader de l’AEEM a eu un mérite contrairement à ceux qu’une bonne part des observateurs pensent : il a raméné le calme dans les garnisons en disant que le Mali n’avait pas besoin d’hommes de troupes. Pour la simple raison que les premiers traitements faits par les médias internationaux de cette requête présidentielle parlaient justement de sécurisation des institutions entre autres point de sollicitation. Le thermomètre qui était monté a fléchi mais la tension est restée vive. Car l’incommunication allait faire son œuvre : tensions inutiles et désordre à la pelle. La présidence de la république a-t-elle mesuré la portée de sa démarche. Il n’eut été pas plus simple d’envoyer une copie à lire sur l’ORTM et une page dans l’Essor en meme temps que le document partait à la CEDEAO. La présidence de la république doit savoir qu’elle doit etre la régulatrice principale de la température sociale en ces temps difficiles pour les esprits. Et pendant tout ce temps, qu’a dit le gouvernement ? Officiellement ? Rien ! car même s’il devait parler, le porte-parole allait repondre absent car il est néant. Il n’existe pas. A la grande surprise des Maliens mais surtout, on le verra par la suite, à leur grand bonheur c’est le  capitaine Sanogo qui interviendra le lundi soir pour apaiser tout le monde. Là où on le soupçonnait de manœuvrer dans l’ombre pour maintenir le pouvoir à Kati, il a rassuré tout le monde. Il s’entend avec le président par intérim qu’il salue de même qu’avec le premier ministre. Le capitaine s’est affiché en républicain et loyaliste et montré la voie à ses frères d’armes dans la concentration sur l’essentiel : recouvrer l’intégrité du territoire. Enfin il faut bien se demander si la sortie du capitaine n’était pas l’effet recherché de ce manque de communication. Et si c’était une peau de banane ? Haya Boly s’est tiré à bon compte, gagnant a parler directement à ses compatriotes en bamanan et français là où ceux pour qui on tente de l’écarter du jeu évitent de jouer le jeu en parlant tout simplement au peuple. Pendant ce temps, les occupants de nos régions nous battent sur le terrain de la communication, jouant tous les jours à nous faire peur, à apeurer nos populations en gonflant leurs capacités là où nous devons œuvrer à les dégonfler, car nous restons tout de même une nation, un état ! Relevons la tête en communiquant c’est aussi simple ! Bon dieu ! KT

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