Le PDES et l’élection présidentielle du 29 avril 2012 : Un serpent à trois têtes qui se mord la queue

Octobre 27, 2011 - 18:30
Octobre 27, 2011 - 18:30
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Le   Parti pour le dévelopement économique et la solidarité (PDES) ressemble, aujourd’hui, à un hideux serpent à trois têtes qui se mord la queue. Pour certainement se tuer à petit feu...

Depuis la création du PDES beaucoup de gens doutaient de sa longévité, l'harmonie et l'union manquantau sein de cette formation qui  a été créée avec  des hommes et des femmes peu connus dans le monde politique de notre pays. Ils sont opérateurs économiques, ministres, présidents de certaines institutions, des gens qui,  pour la plupart, ne se sont jamais intéressés à la chose politique. Leur seul trait d'union est le soutien à ATT. Aujourd'hui, le parti est en face de l'équation la plus difficile à résoudre pour une formation politique, à savoir le choix d'un candidat pour l'élection présidentielle.

Le PDES risque d'y laisser sa peau. Comme la direction de ce parti n'a jamais voulu parler de façon formelle de sa participation aux échéances électorales de 2012, surtout à la présidentielle, certains militants ont exigé sans succès un débat sur cette question, la direction du parti pense qu'il est trop tôt de choisir un candidat, ou de discuter des élections de 2012, c'est ainsi que des ambitieux ont commencé à sortir la tête de l'eau. En posant des actes, ce qui fait qu'aujourd'hui, le parti des amis d'ATT ressemble à un serpent à trois têtes.

La première tête s'appelle Jeanmille Bittar, premier vice président du PDES. Cet opérateur économique de renom, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCIM) et président du Conseil économique et culturel du Mali, n'a jamais caché son ambition d'aller à la conquête de Koulouba. Voyant que les choses tardent, " le cheval blanc " (Daffé djé) comme l'appellent ses intimes a créé une association pour soutenir sa candidature, l'Union des Mouvements et Associations pour le Mali ( UMAM), qui a été lancée, le samedi 22 octobre 2011 au palais de la Culture. Elle a été soutenue à cette occasion par plusieurs jeunes du PDES, le secrétaire national à la jeunesse du PDES, Amadou Koita étant le président de l'UMAM. Et la quasi-totalité des jeunes du PDES soutiennent Jeanmille Bittar de même que plusieurs cadres, opérateurs économiques, artisans et  agriculteurs. Mieux plus de 250 élus locaux sont avec cette association.  Comme pour dire PDES ou pas, Bittar sera candidat en 2012.

 

La deuxième tête du PDES est Hamed Sow, ancien ministre, ex-fonctionnaire international, l'un des  rédacteurs  du PDES, le projet de campagne du président ATT en 2007. Hamed Sow est actuellement Conseiller spécial du président de la république. Au PDES, sa candidature est soutenue par certains cadres et intellectuels du parti.  Croyant en ses chances et en bon peul, il est en train de tisser sa toile avec la création des clubs de soutien à travers le pays, mais  de façon discrète. Sa candidature est prise au sérieux par bon nombre de militants. Comme dirait l'autre, vu ses relations avec ATT et sa présence à ses côtés comme conseiller spécial, Hamed Sow ne peut pas se comporter comme tout le monde dans le PDES, ses partisans au sein du parti voient en lui un bon candidat. A défaut d'Hamed Sow d'autres pensent à son homonyme, Ahmed Diane Séméga, le président du parti, et actuel ministre de l'Equipement et des Transports. Sa candidature n'est pas exclue pour les gens qui croient en lui, car il peut démissionner du gouvernement pour se présenter, sauf que sur ce plan ATT a été catégorique : aucun ministre ne sera candidat. C'était d'ailleurs l'une des conditions du choix des hommes et femmes qui composent l'équipe dirigée par Cissé Mariam Kaïdama Sidibé. D'autres observateurs estiment que Séméga va quitter le gouvernement pour aller à la conquête de Koulouba 2012. En tout cas la candidature de Séméga est sur toutes les lèvres.  La troisième et dernière tête de notre serpent, est un groupe de cadres du PDES qui pensent que leur parti doit s'approcher de l'Adema et soutenir la candidature de Dioncounda Traoré afin de ne pas tout perdre. Selon eux, le PDES doit être plus raisonnable, car il n'a pas de candidat qui fait l'unanimité. Ce qui peut les arranger tous, c'est de soutenir Dioncounda Traoré. Mais il semble que les militants qui sont dans cette logique ne sont même pas écoutés, car les responsables du PDES ont soutenu  devant Dieu et les hommes qu'ils présenteront un candidat à la présidentielle de 2012. Donc, il ne saurait être autrement. En tout cas les amis d'ATT ne s'entendent plus, les sections et les comités sont actuellement divisés entre les  pro-Bittar et les pro-Séméga. La plupart des coordinateurs, que ce soit à Bamako ou dans les régions sont devenus des militants de l'Union des Mouvements et Associations pour le Mali. ertains ont  même transformé les sièges du PDES en siège de l'UMAM. Sur le terrain, avec le lancement des activités de l'UMAM il sera difficile pour le PDES de survivre à cette crise interne.      

 

Kassim TRAORE

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