Le Président de Solidarité Africaine pour la Démocratie Et l’Indépendance (SADI) Bamako-
. Depuis plus de quatre mois, les forces coloniales de l’OTAN bombardent sans répit la Jamahiriya Arabe Libyenne Socialiste et Populaire.
A la date du 17 juillet 2011, les avions de l’OTAN ont effectué plus de 15. 308 (quinze mille trois cent huit) sorties aériennes dont 5767 (cinq mille sept cent soixante sept) de bombardement, occasionnant des destructions massives d’infrastructures économiques vitales, d’immenses pertes en vies humaines de civils innocents, avec des risques énormes de partition de ce pays aux conséquences imprévisibles pour la sécurité et la stabilité des pays de la région sahélo-saharienne.
Malheureusement, ce sinistre « exploit » n’est pas prêt de s’arrêter. Les armées de l’OTAN promettent-avec une arrogance inacceptable- de continuer leurs agressions contre la Libye jusqu’au « départ du Colonel Mouammar El Kadhafi du pouvoir » ramant ainsi à contre-courant des initiatives déployées par l’Union Africaine à travers son groupe de contact en faveur d’un règlement politique pacifique de la crise !
Monsieur le Secrétaire Général,
Le Parti Solidarité Africaine pour la démocratie et l’Indépendance, parti panafricaniste et anti-impérialiste a perçu depuis l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations-Unies de la résolution 1973 du 17 mars 2011, le danger d’une agression coloniale perfide et criminelle contre un peuple souverain et le prélude à d’autres agressions contre d’autres peuples d’Afrique, du Moyen Orient et de l’Amérique Latine. Cette résolution 1973 est une véritable insulte à la gouvernance du droit international, un passeport à l’interventionnisme arbitraire des plus forts dans les affaires intérieures d’un Etat.
Non seulement elle transgresse les principes sacrés de la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat (ce qui constitue d’ailleurs le fondement originel de la paix et de la coexistence pacifique entre les Etats du monde), mais elle normalise la politique de deux poids deux mesures qui caractérise l’action de l’ONU depuis plus de deux décennies. Hélas
La résolution a appelé la communauté internationale à « interdire tout vol dans l’espace aérien libyen et à tout mettre en œuvre pour protéger la population civile et faire cesser les hostilités ». Une résolution vague et fourre-tout délibérément prise de manière précipitée pour couvrir les desseins de certaines puissances coloniales qui ont procédé à un matraque idéologique et médiatique sans précédent, à une grotesque manipulation de l’opinion mondiale pour obtenir le soutien de certains pays qui au départ étaient de bonne de foi, mais qui découvriront plus tard l’odieuse supercherie.
Le prétexte trouvé et qui a servi de justification à la résolution contre la Libye est fondé sur le postulat trafiqué selon lequel le « gouvernement de Kadhafi exercerait une répression criminelle contre le peuple libyen et les populations civiles éprises de liberté »
Et pourtant, le Gouvernement libyen qui avait repris le contrôle de la majeure partie du pays a, malgré tout, accepté les injonctions de l’ONU et décrété unilatéralement un cessez-le feu pour éviter les frappes aériennes et appelé la Chine, la Turquie et Malte à dépêcher des observateurs sur place pour vérifier le cessez-le feu.
Elle avait donné des gages de bonne volonté à l’Union Africaine, aux organisations humanitaires, à l’ONU à se rendre sur place pour vérifier les nombreuses allégations selon lesquelles l’armée aurait tué des milliers de civils à Benghazi et dans d’autres villes insurgées. Par ailleurs, les autorités libyennes ont également accueilli favorablement l’initiative du Président Hugo Chavez pour la création d’une Commission de bonnes volontés composée de pays influents en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud pour contribuer au dialogue national et à la restauration de la sécurité et de la paix pour le peuple libyen.
Malgré sa conviction que le Conseil de sécurité, en s’ingérant dans ses affaires intérieures, a agit en violation de la Charte des Nations Unies, la Libye a informé le Président et les membres du Conseil de sécurité de sa volonté de se conformer à sa décision N° 1970 du 26 février 2011 à travers des mesures suivantes :
- Instructions fermes données aux services de sécurité afin qu’elles fassent preuve de retenue et s’abstiennent de recourir à la force ou de répondre aux provocations dont ils feraient l’objet dans l’accomplissement de leur obligation de protéger les dépôts de munition, les symboles de l’Etat, les populations. A cet effet, la Libye a déclaré que l’armée n’a effectué aucune attaque aérienne contre la population civile dans aucun village ou ville du pays. Elle a seulement détruit des dépôts d’armes en dehors des zones peuplées pour éviter qu’ils ne tombent aux mains des milices hors-la-loi ;
- engagement officiel à initier un dialogue national inclusif ouvert à toutes les couches de la population ;
- accord à l’envoi d’observateurs neutres des Droits de l’Homme pour s’assurer qu’elles ne ménagent aucun effort pour faciliter leur tâche et qu’elles accordent le respect au droit de l’homme et au droit international humanitaire ;
- mise en place de toutes les garanties de sécurité pour tous les ressortissants de pays désireux de quitter la Libye, y compris les ressortissants africains. En outre, les autorités libyennes ont poursuivi la fourniture de produits alimentaires et médicaux ainsi que du carburant à l’ensemble des régions du pays. Un pays qui s’engage à mettre en œuvre de telles mesures doit-il être agressé ?
Malheureusement cela n’a pas évité à la Libye les frappes de l’OTAN. Certains pays membres de l’OTAN, notamment les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, ne voulaient pas d’une solution politique. Ils voulaient à tout prix mener leur guerre d’agression pour renverser le Gouvernement Libyen et installer en place un régime fantoche à leur dévotion. Ils ont invoqué l’illégitimité du régime libyen, sa nature dictatoriale et de surcroît sa très grande longévité pour en appeler publiquement et arrogamment à sa chute. Or, selon le droit international, la légitimité d’un gouvernement ne repose nullement sur un critère démocratique.
Dans le cas de la Libye, l’armée n’avait aucun plan de massacre de civils. Elle avait pour mission de réprimer une rébellion armée qui tente de renverser par la force l’ordre établi. Mouammar El Kadhafi, Commandant des forces armées libyennes, Guide de la révolution combat les rebelles qui sèment le trouble dans le pays et ce, en parfait accord avec le droit international qui fonde la légitimité de tout gouvernement à exercer souverainement l’autorité sur son territoire, à l’intérieur de ses frontières.
Monsieur le Secrétaire Général,
En réalité, l’action de l’OTAN n’était nullement destinée à « protéger les populations civiles libyennes », mais à s’emparer des immenses richesses pétrolières de ce pays à se partager ses dépouilles, comme en Irak et en Afghanistan. Il s’agit d’une opération planifiée de longue date pour faire main basse sur les richesses de la Libye. Elle a commencé par l’intrusion des forces spéciales françaises, américaines et britanniques à Bengazi fief de l’insurrection, puis par des révoltes armées savamment orchestrées dirigées contre les symboles de l’Etat. Les Nations-Unies sont devenues leurs instruments de conquête coloniale. Ils s’en servent pour légitimer leur domination dans le monde et perpétuer le maintien d’un ordre international antidémocratique, inique qui n’offre plus de garantie aux nations faibles et dominées d’Afrique, d’Amérique Latine et des Caraïbes.
Derrière cette entreprise coloniale, les commanditaires de la résolution 1973 veulent détruire tout projet d’émancipation politique et économique véritable du contient africain. Il s’agit de la création, grâce en partie aux investissements libyens, de la Banque Africaine d’Investissement, de la Banque Centrale africaine, du Fonds Monétaire Africain.
Il faut rappeler que ce dernier, avec un capital programmé de 40 milliards de dollars US pourrait supplanter le Fond Monétaire International qui a jusqu’à présent dominé les économies africaines en ouvrant la voie aux multinationales et aux banques d’investissement des Etats-Unis et de l’Europe. Voilà les raisons économiques de cette agression contre la Libye
Sinon comment interpréter l’attitude des puissances signataires de la ligue arabe qui s’indignent des évènements qui se déroulent en Libye et proposent- Quatar et Emirats Arabes Unis en tête- une intervention armée alors qu’au même moment, au Bahreïn, voisin frontalier direct de ces deux pays, le roi a ordonné à son armée le massacre des populations civiles désarmées qui manifestaient pacifiquement sous le prétexte de conjurer une menace iranienne ?
Pourquoi les bonnes âmes démocratiques de l’occident ne se sont-elles pas indignées de cette situation et amener le Conseil de sécurité à autoriser une intervention armée des troupes de l’OTAN au Bahreïn pour protéger les civils massacrés ?
Pour la première fois dans l’histoire des relations internationales, un conflit interne entre un gouvernement et des rebelles armés est présenté comme une crise humanitaire dans lequel un seul côté, le régime de Mouammar El Kadhafi est supposé être criminel ! On se souvient avec quelle intransigeance certains pays occidentaux s’acharnaient à considérer les mouvements de libération nationale comme des mouvements terroristes. Certains dirigeants de ces mouvements comme ceux de l’ANC étaient même interdits de séjour aux Etats-Unis !
Monsieur le Secrétaire Général,
Le Parti SADI vous exprime ses plus vives préoccupations devant la poursuite des attaques contre la Libye. C’est pour cette raison qu’il en appelle à votre sagesse pour faire cesser ces attaques inacceptables contre un pays souverain.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Secrétaire Général, en l’assurance de nos sentiments de très haute considération.
Pour le Bureau Politique
Cheick Oumar Sissoko
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