Le rapport de la commission spéciale d'enquête sur les crimes perpétrés par les bandits armes à Aguelhoc remis, hier, au président de la république "Des combattants de l'Armée désarmés ont bien été arrêtés, ligotés, les mains au dos avant d'être froidement abattus"

Fév 22, 2012 - 05:59
Fév 22, 2012 - 06:00
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C'est, en effet, la principale conclusion du rapport qui a été remis, hier au palais de Koulouba, au président de la République par le président de la Commission spéciale d'enquête sur les crimes commis à Aguelhoc, l'Inspecteur général Aliou Badara Diamouténé. Finies donc les rumeurs et autres supputations, il y a bien eu crimes contre l'humanité à Aguelhoc, les 18 et 24 janvier 2012, perpétrés par les bandits armés appuyés par des éléments d'AQMI sur des militaires de l'Armée nationale. Dans une déclaration à la presse, il est dit que "l'habillement de la plupart de ces combattants barbus et le mode d'exécution de militaires désarmés attestent la participation d'AQMI aux combats aux côtés du Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA) lors des attaques des 18, 20 et 24 janvier 2012 contre le camp militaire, l'Institut de Formation des Maîtres et la ville d'Aguelhoc". De ce fait, il est maintenant clair que le gouvernement du Mali est en droit de saisir les hautes juridictions internationales afin que ces criminels soient arrêtés et traduits devant la justice. En même temps qu'il faudra que des mandats d'arrêt internationaux soient lancés contre ces bandits et leurs commandataires tapis dans certains pays étrangers dits "amis du Mali".     Après les crimes odieux commis par les bandits armés à Aguelhoc, les 18 et 24 janvier 2012, le gouvernement du Mali avait mis sur pied une Commission spéciale d'enquête pour faire toute la lumière sur ces actes de barbarie commis sur nos soldats dans la localité d'Aguelhoc, dans la région de Kidal. Hier, ladite Commission, présidée par l'Inspecteur général Aliou Badara Diamouténé et comprenant le Colonel-major Eloi Togo (Etat-major général des Armées), le Colonel Bekaye Samaké (Direction de la Sécurité militaire), le Colonel Lassine Doumbia (présidence de la République), le Colonel Satigui Moro Sidibé (Direction de la Justice militaire), le Lieutenant-colonel Ibrahima Maïga (Inspection générale des Armées et Services) et le Major Mamadou Diarra (Direction de la Gendarmerie nationale), a remis son rapport au président de la République, chef suprême des Armées, au palais de Koulouba. Publier ledit rapport dans la presse internationale Partie sur le terrain le 31 janvier 2012, les membres de la Commission spéciale d'enquête sur les atrocités commises à Aguelhoc ont mis dix jours à rassembler les preuves (Voir ci-dessous sa Déclaration). Après ce constat, la machine judiciaire doit se mettre en branle afin de confondre, dans les meilleurs délais possibles, les bandits coupables de ces crimes contre l'humanité. Il urge également que l'Etat du Mali mette sur pied une autre commission d'enquête, internationale celle-là, dans le but de mieux éclairer la lanterne de l'opinion internationale. Le présent rapport devant être communiqué, lors d'un point de presse, aux médias à Paris, Bruxelles ou Londres. Car, en matière de communication, rien ne sert de faire un rapport et de le garder dans l'armoire. La guerre de la communication ayant un prix, le gouvernement se doit de payer ce prix. De ce fait, le présent rapport, au lieu de le garder dans les armoires de la présidence de la République ou à l'Etat-major de l'Armée, il devra, au contraire, être rendu public dans la presse internationale. Et le plus tôt sera le mieux. Sinon rien ne sert de pleurnicher sur ce que les médias nationaux devront faire et qu'ils…ne font pas. Alors qu'on sait, au contraire, qu'ils en font beaucoup et bien. La question du nord étant un problème national, il requiert la participation de tous dans sa résolution. Encore pour dire qu'il y a une complémentarité : le rapport doit être publié dès maintenant dans la presse internationale. Mamadou FOFANA   Déclaration de la Commission Spéciale d’Enquête sur les crimes commis à Aguelhoc Après les attaques barbares et meurtrières de la localité d'Aguelhoc survenues les 18 et 24 janvier 2012, le Président de la République du Mali a instruit la mise en place d'une Commission Spéciale d'Enquête. La Commission Spéciale d'Enquête présidée par l'Inspecteur Général de Police Alioune Badara DIAMOUTENE et composée d'Officiers Supérieurs Forces Armées et de Sécurité, s'est rendue sur   le terrain pour mener  les investigations nécessaires à la manifestation de la vérité sur les cas d'atteintes à la vie, à l'intégrité physique des personnes et aux biens. A cette occasion, elle a pu recueillir des preuves et des témoignages des rescapés militaires et civils soutenus par des images qui attestent que des combattants de l'Armée malienne désarmés ont bien été arrêtés, ligotés les mains au dos avant d'être froidement abattus. Des élèves et enseignants de l'Institut de Formation des Maîtres (IFM) de Aguelhoc ont été utilisés comme boucliers humains, par les assaillants en difficulté lors de l'attaque du 18 janvier 2012. Ces élèves et enseignants, entendus par la Commission Spéciale d'Enquête attestent les faits d'atrocité commis sur des militaires désarmés. Ces déclarations corroborent le mode d'exécution sommaire de combattants désarmés régulièrement pratiqué par AQMI. L'habillement de la plupart de ces combattants barbus, le mode d'exécution de militaires désarmés, attestent la participation d'AQMI aux combats aux côtés du Mouvement National de Libération de l'Azawad lors des attaques des 18, 20 et 24 janvier 2012 contre le camp militaire, l'Institut de Formation des Maîtres et la ville d'Aguelhoc.   P/Commission Spéciale d'Enquête Le Président

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