La semaine s’est terminée par la pesée des destinées et des rumeurs finir par choisir la Presse véhicule de désinformation, pourrait-on dire. De son côté, le Conseil des ministres du 8 juillet engageait un autre tour de piste, comme pour s’excuser de faire court, faute d’avoir pu faire long.
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Le président de la transition accueilli à l`aéroport de Bamako par le premier ministre Cheick Modibo Diarra.[/caption]
Le gouvernement revient donc sur une arlésienne. C’est un peu le mal de notre administration, un mal qui colore toute la société environnante. Au chapitre des communications et au titre de la Primature, le Conseil des ministres a été informé, nous dit le communiqué, de l’existence de certaines pratiques frauduleuses en cours et dont les auteurs encourent des sanctions. En conséquence, le gouvernement demande à tous les usagers d’exiger des reçus en contrepartie des paiements effectués au titre des taxes ou des contraventions. Ce n’est pas un point barre qui suit car le service des assiettes de l’Etat est saisi. L’équipe actuelle et la future s’y engagent parce qu’elles croient que c’est un instrument utile à sa propre performance. La chasse aux gaspis (gaspilleurs), aux petites mains baladeuses, aux indélicatesses fiscales, aux prédateurs de la corruption.., tout ceci fait partie des actions à entreprendre. L’équipe de Cheick Modibo Diarra n’avait-elle pas demandé l’audit pour éviter justement un édit, sur son dos, des vingt années de pratiques administratives ? Au moment où cette équipe s’apprête à faire un lifting pour se requinquer, c’est qu’elle cherche à laisser penser que l’intérêt du public se prolongerait ainsi au-delà des services que l’on attend d’elle. N’est-ce pas qu’un dossier spécial daté de 2011 du Financial Times affirmait dans ses lignes que l’Afrique fait gagner le meilleur retour sur investissement de la planète ? On ne demande qu’à le croire. Le gouvernement veut donc établir un canal de communication sur une question aussi essentielle des manquements ou détournements, mais il oublie en revanche la question de la finalité de cette démarche. Alors, pourquoi faire ? Nulle part, on ne le lit dans le communiqué. On voit bien que c’est un gouvernement un peu plus poussif qui s’attache à cette communication primordiale de peur d’être en retard sur les évènements. Ne vient-il pas demander enfin à tous les usagers d’exiger des reçus en contrepartie de paiements effectués au titre des taxes ou des contraventions ? Ce geste assèchera-t-il la mare aux canards ou fera-t-il taire les supputations ?
Cheick Modibo Diarra face à son propre record
Dans les prochains jours, la formation d’un gouvernement d’union nationale révèlera beaucoup sur les relations de pouvoir entre les acteurs concernés de la transition. La bataille pour ce projet est engagée, elle ne peut être vaine parce que quelque par, les Maliens attendent de savoir comment ils seront gouvernés. L’espace de ce gouvernement d’union n’est pas médiocre car de lui dépend le sort du Mali de 2012, 2013 et des années qui suivent. L’équipe actuelle aura donc fait trois petits tours (disons trois petits mois), puis elle s’en ira. Quoi qu’on dise, le désir du Mali fut fort pour les avoir dissuadés de détruire ce qui a été déjà accompli. L’une des conséquences majeures de la non reconduction de partis politiques au gouvernement aurait été de les rayer pour longtemps du théâtre politique. Dans les temps à venir, il sera loisible de constater si Cheick Modibo Diarra tiendra ou non un record : celui du plus petit dénominateur commun à la Primature. Nous ne vous en disons pas plus...Pressenti comme une réponse, sinon un remède à la crise institutionnelle actuelle, Cheick Modibo Diarra avait endossé ses habits de lumière le 17 avril dernier. Les évènements qui vont suivre tendront à lui donner une autre réponse. Ce gouvernement qui arrive ressemblera donc à une chambre de compensation en quelque sorte. Chaque acteur parmi les militaires, les politiciens et la société civile y transportera ses soldes de compte. Le bouleversement de l’équilibre des âges sera le défi du gouvernement. Et la santé de s’inscrire au cœur des enjeux de la présidence et de la vice-présidence du HCT. Nous sera-t-il interdit de regarder aussi dans la future équipe la place qui sera faite aux femmes ?
S. Koné et M. Bellem