Les sédentaires du nord du Mali s'organisent pour dire non à l'abus des minorités touareg et arabe

Les responsables et membres de l'Alliance « ZASYA LASALTARAY », composée des communautés sédentaires du nord du Mali, ont indiqué samedi qu'ils ne font plus accepter d'être l'objet de mépris et d'abus de la part des minorités touareg et arabes. Selon ses responsables, « ZASYA est l'Alliance des descendants de trois dynasties : la dynastie des ZA, la dynastie des Sony et celle des Askia. LASALTARAY veut dire l'authenticité, la dignité, l'honneur, la noblesse ». Ladite alliance regroupe '' les sédentaires des régions de Gao, Tombouctou, Kidal et Mopti, et elle est ouverte aux autres». « Nous, les sédentaires, constituons la majorité dans les régions du nord du Mali. En créant cette alliance, nous voulons nous battre, nous défendre pour que nous ne fassions plus l'objet de mépris de la part des minorités touareg et arabe. Aucune communauté noire n' a pris les armes contre les touareg et les arabes », a indiqué le coordinateur de ZASYA LASALTARAY, Dr Sadou Djibrila Maïga, lors d' une conférence de presse. « Par contre, les groupes, touareg et arabes armés nous ont attaqués avec la complicité de l'Etat, qui n'a rien fait contre cette situation à part encourager cela par l'impunité. L'Etat a voulu favoriser ces gens (les minorités), depuis le coup d'Etat militaire du 19 novembre 1968», a-t-il ajouté. Celui-ci a précisé que « la majorité, que nous constituons, a été toujours abusée : on nous a piétinés malgré notre majorité. Maintenant, la majorité désabusée est débout. Notre préoccupation est la satisfaction de nos besoins sur tous les plans, mais nous n' oublions pas les minorités». Evoquant la situation actuelle des trois régions sous contrôle des groupes armés, islamistes et rebelles, M. Maïga a laissé entendre que « il n'est pas question de négocier notre dignité avec les occupants. Nous refusons la partition du territoire et la spoliation de nos terres. Nous comptons mener un plaidoyer et un lobbying devant aboutir à nos objectifs pour libérer notre patrie, nos villes (..)». Sur ce point, M. Maïga a poursuivi: « Nous refusons l' extrémisme religieux se manifestant sous la forme dite de l' application de la Charia. Nous revendiquons le retour à l' intégrité du Mali, à sa laïcité, à la démocratie et à la République». Lors de cette rencontre avec les journalistes, le coordinateur de ZASYA a fait une communication relative à leur manifeste qu'ils ont élaboré à cet effet. « Nous constatons que ces rebelles et extrémistes (dont les porte-parole et chef sont issus de nos fractions périphériques) prétendent aujourd'hui nous inscrire unilatéralement dans un soi-disant 'AZAWAD' qui n'a jamais été que le coeur du Sahara où aucune âme n'a jamais vécu de mémoire d' hommes », indique ledit manifeste. Dans leur manifeste, ils se disent « préoccupés par les conséquences psychologiques, sociologiques, religieuses et politiques de la crise qui prévaut dans notre pays ; par le problème de développement de la zone (le nord du Mali, Ndlr) du fait que la réalisation des projets est régulièrement entravée et enrayée par des rebellions successives».   Publié le 2012-09-02 15:29:09 | French. News. Cn