Macron traite Hollande de "zigoto": à qui profite l'injure?

Octobre 22, 2017 - 10:13
Octobre 22, 2017 - 10:13
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Macron traite Hollande de "zigoto": à qui profite l'injure?
POLITIQUE - Le feuilleton est installé et il menace de durer. Emmanuel Macron et celui qu'il ne désigne plus que comme son "prédécesseur" François Hollande ne s'épargnent plus rien. Après avoir raillé la "présidence bavarde" du précédent quinquennat, Emmanuel Macron aurait qualifié François Hollande de "zigoto" selon des propos rapportés ce dimanche par Le JDD. Un terme désuet (comme l'affectionne le chef de l'Etat) et méprisant à souhait pour désigner un individu fantasque qui cherche à épater la galerie.
Avant cela, l'hôte de l'Elysée avait profité de sa première interview télévisée depuis son élection pour étriller le bilan de son aîné sans jamais le citer. Détail qui n'a guère échappé au clan Hollande: Emmanuel Macron a pris soin de saluer la réforme constitutionnelle de Nicolas Sarkozy. "François va en balancer une un de ces quatre, je ne sais pas quand", a fait répliquer François Hollande par l'intermédiaire d'un proche lundi dans Le Parisien"Moins de provocations aiderait peut-être à ce que l'ancien président de la République ne sorte pas de ses gonds régulièrement, pour des raisons bien compréhensibles", a mis en garde le chef de file des députés socialistes Olivier Faure.
Un bras de fer personnel et politique Si la rivalité personnelle entre les deux hommes prend des allures de dispute de cour de récréation, elle n'en demeure pas moins fondamentalement politique. Depuis son émancipation gouvernementale et encore davantage depuis son élection, Emmanuel Macron n'a eu de cesse de mettre en scène son antagonisme avec son ancien patron pour mieux se désolidariser de son bilan. Et marquer des points dans l'électorat de droite, beaucoup plus en phase avec sa politique économique libérale.
Convaincu que François Hollande tire encore les ficelles d'un Parti socialiste au tapis, le chef de l'Etat redoute de voir un espace politique se libérer entre la gauche antilibérale de Jean-Luc Mélenchon et sa majorité qui penche de plus en plus ouvertement à droite. D'où le pas de deux consistant à courtiser ouvertement Nicolas Sarkozy pour gêner la droite tout en humiliant François Hollande.
Ce dernier, qui n'a jamais ouvertement renoncé à la vie politique, l'a bien compris et se positionne d'ores et déjà comme un garde-fou d'une sociale-démocratie en déshérence. Quitte à renoncer de plus en plus ouvertement au devoir de réserve auquel il s'était astreint. "Si dans un pays l'idée s'installe qu'il y a une fiscalité allégée pour les riches et alourdie pour les plus modestes ou les classes moyennes, alors c'est la capacité qu'il a à se mobiliser pour son avenir qui se trouve mise en cause", a ainsi lancé l'ancien président en réponse à une question, après son discours lors du "World Knowledge Forum", selon des propos transmis par son entourage. "Hollande a toujours dit qu'il n'était pas en retrait de la vie politique. Qu'il s'exprime n'est donc pas du tout scandaleux. Surtout qu'avec son expérience d'ancien président, il a une voix qui doit servir de repère", salue le député Guillaume Garot. Hollande donnera une interview à Drucker Désormais, chaque carte postale, chaque apparition de l'ancien premier secrétaire du PS est scrutée par la presse politique, nourrie en petites phrases par la garde rapprochée de l'ancien président. L'ancien ministre et ami personnel de François Hollande Michel Sapin a ainsi fait effectué un tour de chauffe médiatique remarqué pour porter la bonne parole. Comme le faisait en son temps Brice Hortefeux lorsque Nicolas Sarkozy était lui-même en retrait. Première étape: imposer l'image d'un Macron "inélégant" et ingrat. "Je pense qu'il faut de l'élégance en politique, surtout quand comme Emmanuel Macron on doit beaucoup à son prédécesseur. Il faut de l'élégance en politique et ça manque un petit peu d'élégance aujourd'hui", a plaidé Michel Sapin. Deuxième étape: réveiller une gauche sociale-démocrate aujourd'hui privée d'incarnation. Ce week-end, on apprenait que François Hollande accorderait sa première interview à Michel Drucker le 12 novembre prochain. Il n'y sera pas (encore) question de politique mais d'évoquer la mémoire des attentats du 13 novembre. Par huffingtonpost.fr - 22/10/2017 10:49 

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