Mali /COVID-19 : L’incapacité du gouvernement face à la flambée du prix des produits de première nécessité
La crise sanitaire créée par la propagation de la pandémie du COVID-19 semble devenir un moyen pour certains commerçants maliens de s’enrichir au mépris des normes fixées par la direction général du commerce, de la consommation et de la concurrence.
-Maliweb.net- Au moment où beaucoup de Bamakois cherchent à s’approvisionner en denrées de premières nécessités, par peur d’un probable confinement pour limiter la propagation du virus du COVID-19, le prix des kits sanitaires, des produits de lavage des mains et d’autres aliments de consommation prend de l’ascenseur.
Un paquet de masques qui était cédé au consommateur dans les officines à 2 000FCFA est cédé aujourd’hui à plus 15000FCFA. Une unité du gel hydro alcoolique de 2000 FCFA est cédée à Bamako au consommateur à plus de 8 000FCFA. S’y ajoute le prix des denrées de premières nécessités qui prend de l’ascenseur. « Le prix du kilogramme de sucre a grimpé de 50 FCFA », nous confie un boutiquier installé à Lafiabougou.
Cette spéculation des prix des produits de consommation les plus sollicités par les populations est devenue le quotidien du Malien, qui voit son temps d’activité se réduire avec l’instauration d’urgence sanitaire et le couvre-feu. «La loi interdit les pratiques visant à faire obstacle à la fixation des prix par le jeu de la concurrence. Aucune rupture n’ayant été constatée dans l’approvisionnement des marchés en produits alimentaires, ces augmentations ne sont pas justifiées », prévient la Direction Général du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence (DGCC) dans un communiqué. Cette interdiction, apparemment, n’est pas suivie par les commerçants. En effet, le prix du riz brisé non parfumé fixé par la DGCC à 350F CFA le Kg est cédé au marché à 400FCFA. Identique pour l’huile alimentaire locale, dont le prix plafond du litre est fixé à 650 FCFA en commun accord avec les opérateurs économiques, est vendu de 850 à 900 FCFA.
Les instructions de la DGCC à ses démembrements dans les régions de mener des investigations et à punir conformément à la loi les contrevenants sont, pour le moment, restées vaines.
Alors qu’en Côte d’Ivoire voisine, le régime du Président de Alassane Ouattara est parvenu, en cette période de crise sanitaire, a contrôlé la flambée des prix des produits de premières nécessités en instaurant des mesures répressives contre les contrevenants. Le Niger est allé jusqu’à dispenser les populations des factures d’électricité des mois de mars et avril et à opérer un allègement sur les taxes et les impôts.
Les exemples de ces pays frontaliers ne semblent pas inspirer le gouvernement malien, qui peine jusque-là à équilibrer le prix des produits de première nécessité. C’est le panier de la ménagère qui prendra tout à son dépend jusqu’à la crise économique post-COVID-19 qui se profile à l’horizon, et que les dirigeants africains devraient anticiper.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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