Mali d’ATT : Le chambardement sous nos cieux
Voilà ce à quoi notre pays le Mali vient de s’abonner au vu et au su de tout le monde. La science politique nous enseigne que s’il faut juger le sommet, il suffit de jeter un coup d’œil sur le bas peuple pour avoir une idée. Nous sommes bel et bien au Mali.
Il suffit d’arpenter nos ruelles pour bien comprendre que la pagaille est partout dans la cité des trois caïmans. Elle est partout et elle prend pied. Elle gifle et griffe outrageusement la sérénité des lieux. Elle laisse tout derrière elle sens dessus dessous. Elle nous amène que nous côtoyons toujours le sous-développement sans avoir une idée des conséquences pour notre avenir. Les dimanches, c’est un jour de mariage. La pagaille qui entoure ces cérémonies sur nos rues doit interpeller la conscience de nos gouvernants à un moment où nous parlons de la sécurité routière. Nos Mairies rivalisent d’ardeur en prenant de l’argent chez les mariés pour permettre aux cortèges de circuler allègrement avec tous les risques possibles. Cette pagaille s’oppose à toute idée de progrès. Il est temps de mesurer la gravité du désastre qui risque de s’abattre sur le Mali comme l’oiseau carnassier fond sur sa proie.
Ne parlons pas de nos administrations qui regorgent de tarés d’une autre époque. Il suffit d’être un militant d’un parti politique pour occuper un poste dont on est loin d’avoir les compétences et aptitudes requises. Impossible de faire un tour dans notre capitale, la pagaille dans les rues est en règle d’or. C’en est trop pour notre capitale, qui se veut pourtant la vitrine du Mali. Et nous savons que quand Bamako tousse, c’est le Mali tout entier qui s’enrhume.
Dans nos ministères, rien ne va. Des « grins » de thé y sont érigés et le travail est abandonné. Ce malaise est tout aussi présent dans nos commissariats. Pensez-vous trouver, dans cette pagaille généralisée, un interlocuteur pour vous soulager de vos interrogations ? Comme dirait l’autre : « on est où là ? »
Avez-vous vu le Premier ministre de notre pays, depuis qu’elle est aux affaires, faire un tour dans un Département comme il est de coutume dans d’autres pays pour voir le visage desdits départements ? Un tour à la Cité administrative pour comprendre que la pagaille y gît. Les vigiles censés avoir un regard sur les motos des visiteurs sont devenus des gérants de parkings. Ils se taillent la part du lion avec une impolitesse qui ne dit pas son nom. Comme on le voit, chacun se préoccupe de marquer des points. Mais finalement personne ne gagne vraiment. Le secteur du tourisme est bloqué. Maintenant que nous avons un département pour s’en occuper, autrement dit l’œil du gouvernement pour superviser l’activité, tout se déglingue et la machine se grippe. Comme si Dieu lui-même, à cause de nos péchés sans nombre, se décidait de nous punir. Et patatras ! Evoquons une dernière forme de pagaille avant de clore de nos pagailles joyeuses. Qu’il nous plaise de toucher d’un mot la pagaille qu’entretiennent dans Bamako les véhicules poids lourds. Ils accablent, chaque jour, la ville d’une vilaine surcharge pondérale. De la mauvaise graisse pour nous empêcher de disposer de nos voies et artères. Comment dégraisser la capitale ? Question à plusieurs millions de nos francs ! Monsieur le Maire du District, à vous de répondre en priorité.
Destin GNIMADI
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