Marche de protestation contre le projet de réforme constitutionnelle : Le collectif exige l’arrêt du processus
La contestation du projet de réforme constitutionnelle est rentrée dans sa phase active. Les Associations à caractère politique, les organisations de la Société civile et les Syndicats (CSTM) rejettent en bloc ledit projet qu’ils jugent inopportun et dangereux pour notre démocratie. C’est pour cette raison qu’ils ont demandé, à la faveur d’une marche pacifique le mercredi 30 novembre 2011 au président de la République Amadou Toumani Touré, l’arrêt immédiat du processus.
« Nous exigeons au président de la République l’arrêt immédiat du processus. Le Mali a d’autres priorités de que de jeter l’argent du contribuable par la fenêtre et de mettre en péril notre démocratie. Il s’agit pour les Maliens de trouver une solution à l’école malienne, à la crise alimentaire qui frappe à nos portes, à l’insécurité et la bonne organisation des élections de 2012 » c’est en ces termes que le président du Forum des organisations de la Société civile, Adama Diakité a introduit la série de déclarations à la fin de la marche sur le bouvard de l’indépendance devant plus de 800 personnes qui ont manifesté leur désœuvrement au projet de réforme à travers les rues de Bamako.
«Notre réaction n’est pas épidermique. Nous sommes partis des constats clairs et nets. Du président de la République jusqu’au dernier responsable, en cas de crise socio-politique majeure, ils répondront non pas devant l’histoire, mais devant le peuple malien. S’il y a des problèmes majeurs, on amende. Mais, on ne se lève pas un beau matin pour dire qu’il faut modifier. Si c’est comme ça, on va modifier le texte chaque année. S’il y avait un problème entre le président de la République et le Premier Ministre au point d’en arriver à une rupture, on allait dire que notre pratique démocratique a failli. Mais, pendant 20 ans, il n’y a pas eu de problème. Au contraire, on n’a jamais appliqué cette Constitution du 25 février 1992. Elle a toujours été violée par les pouvoirs successifs. De grâce, qu’on laisse cette Constitution dans son état actuel.». C’est avec cette déclaration que Daniel A. Tessougué a interpellé le président de la République sur les dangers qui guettent notre pays avec cette volonté d’ATT de doter le Mali d’une nouvelle Constitution.
Cette alliance sacrée contre le projet de réforme constitutionnelle est le résultat des échanges de la Société civile sur l’avenir politique de notre pays. Il s’agit pour elle d’empêcher le président de la République de remettre en cause les acquis de Mars 1991 à travers ce projet. C’est pourquoi, au cours de cette conférence de presse, les différentes organisations de cette alliance ont tenu à clarifier leur opposition par rapport au projet, avant d’avertir l’initiateur dudit projet de la naissance d’un bras de fer entre lui et la Société civile. Ce regroupement estime que les Associations à caractère politique, les organisations de la Société civile et les partis politiques ne peuvent pas manquer de s’interroger sur le bien-fondé de ce projet.
La première chose que l’on reproche à cette réforme, c’est son opportunité qui ne s’impose pas au regard des urgences électorales. Selon les membres du collectif, aujourd’hui, la priorité est la bonne organisation des élections de 2012. La deuxième chose qu’ils reprochent à ce projet de réforme constitutionnelle, c’est ce que le fond même du texte propose. Avec cette révision, le président de la République n’aura plus de contre-pouvoir.
Le Secrétaire général de la CSTM, Hamadoun Amion Guindo a invité les différents acteurs à agir sans perdre de vue les valeurs qui fondent notre République et l’Etat de démocratie. En tant que actrice majeure de la démocratie et de la paix sociale, La CSTM a exprimé son opposition au projet. «Nous le jugeons inopportun dans la mesure où il est pratiquement possible de tenir trois élections la même année. Ce projet conduit le Mali à une 4ème République. Nous invitons le président de la République à sursoir à la promulgation de ce projet», a-t-il affirmé. Selon lui, cette mobilisation est loin d’être politique, «c’est plutôt une action citoyenne pour sauvegarder notre démocratie».
De Hamadoun Amion Guindo à Daniel Téssougué en passant par Aly Nouhoum Diallo, Oumar Mariko, le secrétaire général du SADI et le président du Forum des organisations de la Société civile, Adama Diakité, c’est la plus grande détermination à tout mettre en œuvre pour bloquer la volonté du président de la République. Une autre marche est prévue pour le vendredi prochain contre la corruption.
Nouhoum DICKO
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