[caption id="attachment_57939" align="alignleft" width="344" caption="Le marché de Gao, au nord du Mali, désormais terrain où s'affrontent rebelles et militaires de la junte. (Photo : Georges Gobet / AFP – Archives)"]
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/03/Ville_Gao.jpg)
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Après Aguelhoc, Tessalit, ou encore Tinzaouatène et Kidal, Gao est la cible des rebelles touaregs. La principale ville du nord du Mali est sous le feu des tirs d’armes lourdes. Des rebelles seraient parvenus à entrer dans Gao ce 31 mars au matin et affrontent toujours les militaires maliens.
Depuis ce matin, plusieurs groupes de rebelles sont entrés dans la ville de Gao. Il y a eu des coups de feu nourris et la population a déserté les rues.
Il y a huit quartiers à Gao. Ce samedi à la mi-journée, les rebelles n’étaient vraiment visibles que dans deux ou trois quartiers, notamment au quartier « Quatre », au marché de Gao qu’on appelle « Washington ».
Mais les deux camps de la ville, c'est-à-dire le camp situé au centre-ville et celui situé à la périphérie, sont toujours aux mains de l’armée malienne. Il y a des échanges de coups de feu.
Pour le moment, on ne peut pas dire que les rebelles maîtrisent à 100 % la ville de Gao.
L’autre information, c’est que deux hélicoptères de l’armée malienne ont décollé il y a peu de temps. Est-ce pour participer aux combats ? Il n'y a pas d’informations précises sur ce point.
Qui sont exactement ces rebelles ?
A Gao, des sources civiles comme militaires affirment qu’il y a des islamistes parmi eux, surtout au quartier « Quatre » de la ville.
Un commerçant témoigne qu’il a même remarqué que parmi ces islamistes, deux parlaient le hassaniya, un dialecte parlé en Mauritanie. « Ils évoquent tout le temps le nom de Dieu », dit ce commerçant. Ils auraient même détruit un bar vendant de l’alcool. Il y a aussi des rebelles touaregs du mouvement national de libération de l’Azawad.
LES DERNIÈRES MANOEUVRES DIPLOMATIQUES
En quelques jours, la junte militaire qui a renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars dernier a subi une série de revers : la perte de Kidal, les combats à Gao et la menace d'embargo diplomatique et financier de la Cédéao si l'ordre constitutionnel n'est pas rétabli d'ici lundi.
Dans le même temps, les initiatives diplomatiques se poursuivent. Une délégation des militaires mutins est arrivée dans la nuit du 30 au 31 mars à Ouagadougou. Le colonel Moussa Coulibaly, le capitaine Adama Diarra et le lieutenant Amadou Konaré, porte-parole de la junte, ont rencontré le président Blaise Compaoré, médiateur dans cette crise.
Le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Jibril Bassolé, va se rendre à Bamako avec les représentants de la junte et il devrait y rencontrer le capitaine Sanogo dès ce samedi soir. Il s'agirait de discuter des modalités du retour à l'ordre constitutionnel réclamé par la Cédéao.
Le ministère britannique des Affaires étrangères a, de son côté, appelé ses ressortissants à quitter le Mali.
RFI
samedi 31 mars 2012