En prélude à la formation d’un gouvernement de large ouverture, l’opposition a transmis le samedi au chef de l’Etat une copie du document de projet de son accord politique assorti d’une feuille de route. L’opposition conditionne sa participation dans le gouvernement à l’adoption dudit document par IBK.
- Maliweb.net- Le président de la République souhaite la mise en place d’un gouvernement de large ouverture. C’est dans ce cadre qu’il a engagé des consultations avec l’ensemble des forces politiques du pays. La Coalition des forces patriotiques (Cofop) et le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), les deux plus grands regroupements de l’opposition, conditionnent leur participation au gouvernement à l’adoption d’un accord politique de partage de responsabilité, assorti d’une feuille de route transparente connue de tous.
Selon le document de projet publié sur les réseaux sociaux, «
le partage de responsabilité devrait permettre à toutes les sensibilités significatives de notre société de réaliser l’union sacrée et d’endosser collectivement la difficile gestion de sortie de la crise multidimensionnelle que traverse le Mali ».
Dialogue de sourd entre l’opposition et IBK
Le président de la République et l’opposition ne s’accordent pas sur les mêmes priorités. Pour Ibrahim Boubacar Keïta, il faut dans les plus brefs délais procéder à la révision Constitutionnelle, qui est selon lui une des exigences de l’Accord pour la paix. Ce qui n’est pas du goût de l’opposition, qui priorise la tenue d’un dialogue national inclusif avant tout autre chose. C’est ce qu’en pense Housseini AmionGuindo, membre de la (Cofop), contacté par le site
www.maliweb.net. «
On ne peut pas dire aujourd’hui de renoncer à la révision constitutionnelle et rentré dans le gouvernement pour soutenir le contraire demain», souligne-t-il.
C’est donc un dialogue de sourd qui s’installe entre le chef de l’Etat et l’opposition. Celle-ci en mettant sur la table la signature préalable d’un accord politique comme seule condition de sa participation au gouvernement témoigne de sa méfiance vis-à-vis du Président de la République.Pourtant un minimum de confiance est nécessaire pour faire face aux défis qui assaillent le pays. Cet accord politique de partage de responsabilité, qui soit accepté ou pas, illustre l’échec de la politique du chef de l’Etat, qui peine à sortir du Mali de la crise. Acculé de toute part, Ibrahim Boubacar Keïta est contraint de faire aujourd’hui appel à l’opposition, qu’il méprisait il n y’a pas si longtemps.
Une copie du document du projet d’accord politique a été transmise au chef de l’Etat le samedi. IBK va-t-il l’accepter? «
La balle est quand même dans son camp » estime l’ancien ministre de l’Education. Deux choix s’offrent à IBK. Soit il rejette le document et forme le gouvernement avec sa majorité sans la participation de l’opposition. Soit il ouvre un dialogue avec l’opposition.Dans tous les cas, le premier gouvernement du Dr Boubou Cissé, dont la formation n’est pas prévue pour demain, accouchera dans des conditions difficiles.
Il convient de rappeler que le Mali n’a plus de gouvernement depuis le 18 avril, date de la démission de Soumeylou Boubèye Maïga. Un nouveau Premier ministre a été nommé le 22 avril. Des tonnes de dossiers attendent pourtant le gouvernement.
Abdrahamane Sissoko/Maliweb.net