Mali : nouvelle étape vers le retour à un régime civil

Avr 14, 2012 - 03:59
Avr 14, 2012 - 11:26
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[caption id="attachment_60321" align="alignleft" width="344" caption="Blaise Compaoré, le médiateur burkinabè, va définir avec les représentants maliens les modalités de la transition."][/caption] Deux jours après l'investiture du président par intérim, Dioncounda Traoré, la classe politique malienne doit rencontrer les putschistes du 22 mars, sous l'égide du chef de l'Etat burkinabè, Blaise Compaoré, le médiateur de la Cédéao dans la crise malienne. La rencontre a lieu ce samedi 14 avril à Ouagadougou. Au programme des discussions : la formation d'un gouvernement et l'organisation d'élections.
 
Depuis quelques jours, chaque camp peaufine ses propositions et ses arguments pour des négociations qui s’annoncent très dures. Pour une bonne partie de la classe politique, la junte doit retourner dans ses casernes et se consacrer à la reconquête du nord du pays. Pourtant l'article 8 de l'accord-cadre stipule qu'il appartient au CNRDRE, Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l'Etat de mettre en oeuvre l'accord, sous l'égide du médiateur et avec l'appui de la communauté internationale. Autre clarification que devrait apporter le président Blaise Compaoré : les pleins pouvoirs conférés au Premier ministre de transition qui est également, selon l'article 6 de l'accord, le chef du gouvernement. De quels pouvoirs disposerait alors Dioncounda Traoré, le président de la République par intérim? Autre dossier également au menu de ce rendez-vous : les «modalités» de la transition, dont la durée reste inconnue. Les uns souhaitent qu'elle soit la plus courte possible, moins d'un an, alors que d'autres plaident pour un minimum de quatorze mois, en référence à la transition de 1990 où le pays était en guerre. Restent enfin la désignation d'un Premier ministre et la formation d'un gouvernement d'union nationale. Il est sûr qu'aucun des prétendants à la prochaine élection présidentielle ne souhaite ni la diriger ni y participer. Difficulté sur le plan humanitaire La conquête du nord du pays par la rébellion a provoqué de nouveaux mouvements de populations dans les pays voisins. Aujourd'hui, ils seraient plus de 141 000 Maliens à y avoir trouvé refuge d'après les derniers chiffres publiés par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). Selon l'agence onusienne, depuis la prise de contrôle de la ville de Gao par les rebelles, le nombre de réfugiés qui arrivent quotidiennement dans la région de Fassala en Mauritanie a plus que doubler. Dans cette zone, l'aide humanitaire s'était améliorée en début de mois mais restait en deçà des normes minimales. Au Burkina Faso, les flux ont également été revus à la hausse et la question de l'approvisionnement en eau potable reste une urgence. Au Niger, la masse des nouveaux arrivants est plus modérée. Là aussi, l'action des ONG se poursuit mais reste limitée. Si les réponses humanitaires aux difficultés des populations ayant trouvé refuge dans les pays voisins semblent encore insuffisantes, la situation des déplacés de l'intérieur est encore plus grave, notamment dans le Nord. Selon Remi Dourlot, le chargé d'information d'OCHA pour l'Afrique de l'Ouest, le climat d'insécurité dans la région entrave l'acheminement de l'aide à ceux qui en ont le plus besoin. Cette semaine, la Commission européenne a mis en garde contre le risque d'une catastrophe humanitaire majeure et appelé à l'ouverture d'un corridor pour permettre des approvisionnements en nourriture et en médicaments. Doumbia Mama Kouaté, présidente de «femmes.net», -le réseau de communication des femmes africaines-, la région a été dévastée, pillée par les rebelles et les différents groupes armés qui contrôlent cette partie du pays. Livrée à elle-même, la population vit dans une totale insécurité en particulier les femmes, victimes de viols et de multiples exactions. Face à cette situation, Doumbia Mama Kouaté appelle à la mobilisation de la communauté internationale.
Doumbia Mama Kouaté
Présidente du site «femmes.net»
Nous informons en ce moment le monde entier à travers nos réseaux sociaux pour dire ce qui se passe réellement. Pour dénoncer les violences que subissent les femmes maliennes dans le Nord. Quand il y a des conflits, des guerres, ce sont toujours les femmes qui se sont les plus grandes victimes.
Difficulté de mouvement Dans le nord du Niger à Agadez, les contrôles de police se font de plus en plus rigoureux. Contrôle d'identité des passagers, à l’arrivée, mais aussi de leurs bagages. Des mesures qui s’expliquent par les menaces (Aqmi et rébellion) auxquelles sont confrontés certains pays du Sahel. Pour l’instant, à Agadez, les voyageurs se plaignent de ces contrôles de plus en plus pénibles.
Durcissement de contrôle à l'entrée d'Agadez
Reportage
Les policiers procèdent à des fouilles systématiques des personnes, de tous les bagages, et coffres des voitures. Et nous, nous n'avons pas le droit de dire un mot.
  RFI
samedi 14 avril 2012
 

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