[caption id="attachment_92731" align="alignleft" width="310"]
Le ministre malien des Affaires étrangères Tieman Coulibaly (gauche) et le ministre malien de la Défense Yamoussa Camara (droite), lors de la réunion de la Cédéao à Abidjan le 17 septembre 2012.[/caption]
ABIDJAN — Le ministre malien de la Défense a assuré samedi que le déploiement de forces ouest-africaines à Bamako, dans le cadre de la reconquête du Nord-Mali occupé par les islamistes, était possible, à condition qu'il se déroule avec "discrétion" pour ne pas choquer la population.
Le ministre malien de la Défense, Yamoussa Camara, a rencontré samedi soir à Abidjan le président Alassane Ouattara, président en exercice de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), à qui il a remis un message du président malien par intérim, Dioncounda Traoré.
Bamako a demandé son aide à la Cédéao pour la reconquête du Nord-Mali, occupé depuis plus de cinq mois par des groupes islamistes armés, alliés avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ce qui passe par l'intervention d'une force armée ouest-africaine.
"Il s'agissait de voir quel est le meilleur cadre pour que ces forces soient déployées sans trop heurter la susceptibilité et la sensibilité des populations qui restent très attentives au déploiement de toute force étrangère sur notre territoire", a expliqué à la presse Yamoussa Camara, à l'issue de cet entretien.
"Il y a eu une certaine presse qui a fait courir les rumeurs selon lesquelles les Maliens ne souhaitaient pas que soit déployée à Bamako une base logistique et un PC de la Cédéao, toutes choses qui sont indispensables pour la suite des opérations. Ca n'a jamais été le cas, on ne peut pas vouloir une chose et son contraire, nous sommes d'accord pour que la Cédéao déploie des forces au Mali (...) avec toutes les structures qui vont avec", a assuré le ministre malien.
"Cependant, dans l'intérêt même des opérations, il faudrait que cela se fasse avec un minimum de discrétion pour garantir l'efficacité indispensable à la conduite des opérations", a-t-il souligné.
La Cédéao avait demandé à Bamako de revoir sa copie pour remplir les conditions d'une intervention armée ouest-africaine. Le président malien s'était notamment montré opposé au déploiement de "forces militaires combattantes" à Bamako même, conformément au voeu de l'ex-junte militaire qui a renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré.
Mercredi, le président du Burkina Faso Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, avait estimé que les "conditions" de Bamako "font qu'il est impossible pour la Cédéao aujourd'hui d'être de façon efficace sur le terrain".
Pour sa part, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est dit prêt vendredi à "examiner une proposition réaliste" pour le déploiement d'une force panafricaine au Mali.
Le Mali a célébré samedi le 52e anniversaire de son indépendance dans le désarroi et sans grand espoir de voir la crise se résoudre rapidement.
Vendredi soir, Dioncounda Traoré, a proposé "le dialogue" et "la négociation" aux groupes armés islamistes, tout en appelant les Maliens à "l'union sacrée" autour de leur armée" pour faire la guerre s'il n'y avait "plus d'autre choix".
Une conférence internationale sur le Sahel, présidée par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, est prévue le 26 septembre à New York.
AFP / 22/09/012