PARIS — La France s'attend à une décision rapide du Conseil de sécurité de l'ONU soutenant le projet d'opération militaire au Mali de l'Union africaine (UA) et de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), a indiqué mardi le ministère des Affaires étrangères.
[caption id="attachment_74119" align="aligncenter" width="610" caption="Le président du Niger Mahamadou Issoufou le 10 avril 2012 à Khartoum, au Soudan (AFP"]
[/caption]
"Je pense que les choses devraient aboutir rapidement à une décision du Conseil de sécurité qui avaliserait une opération militaire de l'Union africaine et de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest)", a déclaré lors d'un point de presse le porte-parole du ministère, Bernard Valero.
"Après une phase de piétinement pendant le week-end, les choses sont en train de décanter très vite", a précisé le porte-parole français, estimant que le Conseil de sécurité avait été "très clair" dans une déclaration publiée lundi en fin de journée à New York.
"Les membres du Conseil de sécurité sont prêts à étudier la requête de la Cédéao une fois que des informations supplémentaires lui auront été fournies quant aux objectifs, aux moyens et aux modalités du déploiement envisagé", a expliqué le Conseil de sécurité dans cette déclaration.
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) dit compter près de 3.300 troupes prêtes à intervenir au Mali pour combattre les mouvements touareg et islamistes qui contrôlent le nord du pays.
La semaine passée, le Conseil de sécurité s'est abstenu par deux fois d'apporter son soutien au projet de force d'intervention présenté par l'UA et la Cédéao, le jugeant trop imprécis.
Le Conseil a par ailleurs dit lundi "partager les inquiétudes" de l'Afrique de l'Ouest concernant la situation au Mali, où dans la foulée du putsch du 22 mars, l'immense région désertique du nord du pays est tombée aux mains du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) et surtout d'Ansar Dine et de son allié jihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
La France a également réitéré mardi qu'elle était prête à apporter un appui logistique à cette force africaine pour le Mali.
Mahamadou Issoufou, le président du Niger voisin du Mali, a insisté à plusieurs reprises récemment sur la nécessité d'une décision rapide du Conseil de sécurité.
"On sait que cette résolution nécessite consultations et concertation. Cela prendra du temps. Mais il ne faut pas non plus que cela s'éternise dans des débats sans fin car les jihadistes sont en train de se renforcer", a-t-il prévenu dans un entretien au Journal du Dimanche.
"Il y a urgence, surtout pour les populations du Nord-Mali", a-t-il également dit sur Radio France Internationale (RFI).
Copyright © 2012 AFP / 19/06/2012