Ils sont nombreux les observateurs avertis de la scène politique nationale, tels que les responsables du FDR, qui ne cessent d'exiger " la mise en place d'un gouvernement d'union nationale inclusif et représentatif, une feuille de route pour ce gouvernement… ". Si nous avions perçu ces exigences comme pouvant retarder le processus de libération du septentrion malien occupé, force est de constater les incompétences et incohérences dont fait montre l'équipe gouvernementale du Dr Cheick Modibo Diarra pour être d'avis qu'elle doit être démise. Zéro pointé pour le Chef du gouvernement, les ministres de la Justice, de la Sécurité, de la Défense…
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Dans aucun pays au monde, on n'a vu le président de la République agressé par une horde de manifestants déchaînés comme pour lyncher un vulgaire voleur. Le Gouvernement, sous lequel cet acte ignoble est commis, est de ce seul fait disqualifié. Comme si cela ne suffisait pas, cette équipe gouvernementale se livre à un pilotage à vue d'un pays meurtri comme le Mali par un coup d'Etat des plus abjects au monde et une occupation des deux tiers de son territoire par des bandits armés. Il y a à réfléchir !
Cheick Modibo Diarra se noie dans des incohérences
Le chef du gouvernement, Dr Cheick Modibo Diarra, annoncé comme un sauveur de la République, se noie chaque que Dieu fait dans des incohérences, dans une certaine masturbation intellectuelle de scientifique en total déphasage par rapport aux aspirations réelles du peuple. On se demande si le beau-fils du Général Moussa Traoré connaît réellement ce qu'il a à faire. Tellement l'homme s'exhibe dans un stérile one man'show ! "Nous allons faire la guerre pour mettre fin à la guerre… Nous n'allons pas faire la guerre pour faire des veuves ou des orphelins. Nous allons dialoguer et faire la guerre en même temps". C'est à se demander ce que veut exactement le président du RpDM ! Ce n'est donc pas pour rien que les populations du Nord-malien, meurtries, commencent à qualifier les gouvernants de Bamako de "diables".
Un gouvernement pleurnichard
Cheick Modibo Diarra va ce mercredi à New York pour normalement plaider la cause du Mali devant le Conseil de sécurité des Nations Unies. Tiendra-t-il à cette prestigieuse tribune le langage de la vérité ou le discours du " … oui, mais" ?
A propos de l'équipe gouvernementale, comment peut-on comprendre qu'un gouvernement se fasse disputer l'effectivité du pouvoir avec des militaires qui font ce qu'ils veulent. Qu'un gouvernement pleurniche sans cesse dans des communiqués pour dire qu'il n'est pas au courant d'enlèvements répétitifs de citoyens par des hommes armés connus de tous est déjà difficile à imaginer. Le ministre de la Défense, le Colonel-Major Yamoussa Camara, contrôle-t-il les forces armées du Mali ? Comment comprendre alors que des militaires viennent traumatiser de paisibles journalistes d'Africable sans que le ministre ne soit informé et qu'il ne puisse pas prendre les sanctions qui s'imposent ? Quid de son collègue de la Sécurité, le Général Tiefing Konaté, dont les éléments n'ont pu mettre en place un minimum de dispositif de sécurité pour empêcher l'agression du président Dioncounda Traoré ?
Le ministre de la Justice doit défendre son honneur
Par ailleurs, le ministre de la Justice, Malick Coulibaly, semble simplement dépassé par les événements. A son nez et à sa barbe, des Maliens, dont le Dg des Douanes, des opérateurs économiques sont menacés, enlevés puis envoyés en taule ou mis au gnouf dans des lieux secrets dans des conditions inhumaines. Si le ministre Malick Coulibaly est ce "magistrat intègre " dont on parle tant et qui avait démissionné avec fracas dans une affaire de vol de bétail à Kati, il a son honneur à défendre dans cette équipe gouvernementale. S'il n'arrive pas à peser de son pouvoir pour faire respecter les droits fondamentaux de la personne humaine, il doit rapidement rendre le tablier. Il vient d'insister auprès des barbouzes de Kati pour que les militaires détenus dans des conditions épouvantables à Kati, dans l'affaire des bérets rouges, soient transférés, comme la loi l'exige, à la gendarmerie. Il est fort probable qu'il ait prêché dans le désert. Auquel cas, il doit prendre le peuple à témoin en quittant le Gouvernement.
L’Etat malien vers la cessation de paiement
De même, le ministre Tiénan Coulibaly de l'Economie et des finances "conduit " le pays droit vers une cessation de payement.
De sources crédibles, si la situation actuelle demeure - non retour des appuis budgétaires des institutions de Bretton Woods, dans deux petits mois - l'Etat malien ne pourra plus payer ses fonctionnaires. M. Tienan Coulibaly reconnaissait, la semaine passée, que la situation est très difficile, les caisses de l'Etat sont vides, les recettes sont au niveau plancher ! Nous sommes à deux pas du mois de carême où l'Etat devra faire des efforts par rapport à la hausse inévitable des prix des denrées de première nécessité. Le ministre Tieénan Coulibaly et son collègue Ahmadou Touré du commerce sont dos au mur. Il ne leur reste qu'à jeter l'éponge pour montrer au peuple qu'ils ne sont ni à hauteur de mission, ni "crédibles". Comme l'a laissé entendre récemment Jean Ping de l'Union africaine.
Comme on le voit, le gouvernement du Dr Cheick Modibo Diarra conduit le pays irrémédiablement vers l'impasse. Réclamer sa démission pour incompétence ne serait pas alors superflu.
Bruno D SEGBEDJI
djitosegbedji@yahoo.fr