Mali : toujours pas de gouvernement 10 jours après la reconduction du Premier ministre

Près de 10 jours après sa reconduction, le  Premier ministre, Moctar Ouane, peine à mettre en place une équipe gouvernementale. -maliweb.net- Les maliens attendent toujours de la fumée blanche près de 10 jours après la démission du gouvernement. Le Premier ministre, Moctar Ouane, qui a été reconduit le vendredi 14 mai par le président de la transition, Bah N’Daw, n’a pas encore réussi à mettre en place une équipe gouvernementale même s’il avait assuré terminer les consultations. Qu’est ce qui bloque alors ? Selon des sources concordantes, tous les regroupements politiques consultés, excepté une frange du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) se disent prêts à rentrer dans le gouvernement. En ce qui concerne l’aile dure du M5-RFP, les négociations, selon nos sources, se poursuivent pour leur convaincre de rentrer dans le gouvernement. C’est dans ce cadre qu’une rencontre a eu lieu ce samedi entre les responsables du regroupement à l’origine de la chute du régime IBK et le directeur de cabinet du Président de la Transition. Une rencontre (NdlR, elle était en cours au moment où nous mettions en ligne ce papier) permettra d’arrondir les angles. « C’est à l’issue de cette rencontre qu’on pourra dire si le M5-RFP participera ou pas dans le gouvernement », assure une source proche du dossier. Toutefois, il reste la situation des militaires qui se heurtent à l’intransigeance du Bah N’Daw et Moctar Ouane qui semblent prendre le poil de la bête. Selon nos informations, les deux responsables de la transition veulent prendre toute leur responsabilité dans la mise en place du nouveau gouvernement. Ce qui pourrait entraîner le départ du gouvernement des affidés de l’ex-junte. Un malaise profond au sommet de l’Etat Toute chose qui  n’est pas forcément du goût de certains membres de l’ex-junte du CNSP, qui veulent avoir un droit de regard dans les affaires du pays. Car en ayant pas ses hommes dans les postes clés du gouvernement signifie pour les militaires la perte du contrôle des leviers du pouvoir. « C’est à ce  niveau que tout se joue », commente un analyste politique. Le retard dans la formation du gouvernement révèle au grand jour les désaccords entre les tenants du pouvoir. Il illustre également un malaise profond au sommet de l'État.  Ce qui est sûr,  plus la mise en place du gouvernement dure, plus le Mali s’enfonce dans la crise. C’est pourquoi, il faut rapidement mettre en place une équipe gouvernementale afin que celle-ci s’attèle à juguler la grève de l’UNTM, la principale centrale syndicale. Abdrahamane SISSOKO/Maliweb.net