Mamadou Sériba Sidibé, Député Adema/PASJ à l’Assemblée Nationale du Mali : «Qu’on cesse de construire le parti sur le mensonge et la tricherie»
Absent lors de la rentrée politique 2011-2012 de la Section Adema/PASJ de Kati, l’Honorable Mamadou Sériba Sidibé rompt avec le silence dans l’entretien qui suit.
Les travaux placés sous la haute présidence du Professeur Dioncounda Traoré, Président du parti. Il revient également sur son bilan à un peu plus d’une année de la fin de son mandat. Lisez !
Le Katois : On ne vous a jamais entendu faire d’interpellations depuis votre élection jusqu’à nos jours. Pourquoi ?
Mamadou Sériba Sidibé : Je vous remercie pour l’opportunité que vous m’offrez de m’adresser à la population de Kati. Nous sommes 147 Députés élus à l’Hémicycle et il n’est pas dit que les 147 Députés doivent tous interpeller. Dans chaque circonscription, il y a des problèmes, mais s’ils ne trouvent pas leurs solutions, on est tenu d’interpeller le Ministère chargé du domaine. Le Député doit faire une interpellation suite à un problème donné ou à une sollicitation des populations de sa localité. Je suis sensible à tous ce qui passe dans ma circonscription et s’il y a lieu que j’interpelle un Ministre par rapport à une situation quelconque, je ne manquerai pas de le faire. J’ai été élu pour que les Katois soient dans les conditions optimales de vie.
Quel rôle doit jouer un Député dans le cadre du développement durable de sa localité ?
Le Député n’est pas seulement élu pour voter les lois, contrôler et orienter une action gouvernementale. En dehors de cette mission de droit, le Député à une mission de fait. Cette mission s’exerce uniquement dans sa circonscription pour l’amélioration du cadre et des conditions de vie des populations.
Quelle est selon vous la différence fondamentale entre les missions du Maire et celles du Député ?
Fondamentalement, il n’y a pas de différence. Nous œuvrons tous pour l’atteinte du bien-être de la population. Donc, il faut une synergie d’actions entre le Député et le Conseil Communal. Le Député intervient autant que le Maire dans le développement de l’économie locale, sociale et culturelle mais à de degré différent.
A quelques encablures de la fin de votre mandat, quel bilan tirez-vous ?
Je laisse aux Katois d’en juger eux-même. Ceci dit, je contribue l’amélioration du quotidien des Katois sur le plan économique, social et culturel. Dans le domaine de l’éducation j’i obtenu de la Coopération Belge un projet de construction d’une école publique de trois salles de classe plus une direction à la Mission. Dans ce quartier, le pouvoir d’achat de certains parents d’élèves ne leur permettait d’inscrire leurs enfants à l’école catholique. Le 8 juin 2011, j’ai inauguré un magasin de conservation de pommes de terre à Kati pour un coût de plus 9 millions de francs CFA. Cette action est une réponse au cri de cœur de la Coopérative des maraîchers du Cercle dont je suis président. C’est un projet qui a été financé par la Fondation de France à travers l’ONG Convergence d’Action pour la Réduction de la Pauvreté au Mali (CARP). J’ai également sollicité et obtenu du Maire, Hamala Haïdara que je remercie au passage, un site de deux hectares à Farada pour la réalisation d’un marché des fruits et légumes pour les planteurs et maraîchers du Cercle de Kati. Nous avons déjà commencé à faire des toilettes publiques et nous attendons l’apport de la Mairie pour la réalisation dudit projet. Nous espérons voir un jour, un marché qui servira toute la sous-région.
Suite aux nombreux problèmes d’espace, le Syndicat des chauffeurs transporteurs m’a sollicité pour la réalisation de l’auto-gare à Kati Farada. Ce projet sera aussi réalisé dans les mois à venir. Avec la construction des étales, j’ai fais un lobbying auprès des autorités à Bamako pour la construction des étales au marché central de Kati. Ces étales contribueront à améliorer la santé des consommateurs et aideront énormément les commerçantes détaillantes du marché. Sur sollicitation des populations, j’ai aussi offert à la population de Kati un corbillard d’une valeur de plus de trois millions. J’ai aussi pris, durant mon mandat de 5 ans, les charges scolaires de 40 enfants à Farada. J’ai également contribué à la création d’une banque de céréales qui fait aujourd’hui la fierté des populations, singulièrement des retraités qui ne sont plus dans le besoin de venir au marché central de Kati ville. J’interviens aussi pendant les mois de la solidarité aux côtés des plus démunies, ainsi que des handicapés à qui j’ai fait don de tricycles et d’autres matériels. J’espère vivement que tous ces projets créeront des emplois et vont permettre de lutter contre la pauvreté à Kati.
Regrettez-vous de ne pas pouvoir réaliser une action qui vous tient à cœur ?
Mon regret, c’est de ne pas pouvoir satisfaire à toutes les demandes. Avec modestie, je me réjouis déjà des demandes sociales auxquelles j’ai favorablement répondu.
Est-ce que vous devez votre élection à quelqu’un ?
Je dois mon élection à ma famille politique. Je suis lié à l’Adema/PASJ et je lui dois tout.
Le samedi 11 juin 2011 s’est tenue la rentrée politique 2011-2012 de l’Adema/PASJ. Votre absence a été remarquée et les gens vous ont même aperçu dans votre véhicule lorsque vous quittiez la Mairie. Comment justifiez-vous cette absence aux travaux ?
C’est un geste que je qualifie de très noble. Je pense que mon absence se justifie à plus d’un titre. Qu’on le veille ou pas, je suis aujourd’hui un cadre du parti à Kati. Nous sommes tous conscient de la crise qui secoue la Sous-section de Kati et le Comité Exécutif (CE) a été saisie de ce dossier. Je ne pense pas que le problème ait été encore tranché par le CE. Je m’attendais plutôt à un règlement pacifique de ce problème et non à la tenue d’une rentrée politique sur fond de crise. Contrairement à ce que vous dite, j’ai participé et j’ai accueilli mon président et l’accompagné sur la place publique.
Est-il vrai que vous avez personnellement échangé avec le Président du parti, le Professeur Dioncounda Traoré dans le bureau du Maire, avant le début des travaux ? Si oui, qu’est-ce que vous vous êtes dits ?
Comme à l’Hémicycle ou partout ailleurs, c’est avec la même courtoisie que j’ai été dire bonjour à mon Président.
Vous venez de justifier votre absence à la rentrée politique. Est-ce que vous confirmez qu’il y a une crise au sein de l’Adema/PASJ à Kati ?
Je dirais plutôt que le vrai problème c’est au niveau de la Sous-section de Kati. Parce qu’en tant que premier responsable, on m’a enseigné de travailler avec les textes. Nous l’avons fait, mais ils ont été violés à un certain niveau. Nous l’avons dénoncé au niveau du CE et nous n’avons pas la suite jusqu’à présent. Je pense qu’il était impératif d’évacuer ce différend, et ensuite, faire la fête ensemble dans la communion et dans l’entente. Ma surprise a été totale parce qu’on ne m’a pas appelé à une rencontre quelconque pour l’organisation d’une fête quelconque. J’ai juste reçu l’invitation.
Selon vous, sur quelle base faut-il reconstruire l’Adema/PASJ dans la Sous-section de Kati ?
Afin de faire face aux échéances cruciales de 2012, il est important que la vérité triomphe à Kati, et qu’on cesse de construire le parti sur le mensonge et la tricherie. Cela ne nous honore pas. Je pense qu’il est impératif qu’on s’assaille et qu’on se regarde en face et qu’on règle définitivement ce problème pour le bonheur du parti. Kati constitue un électorat très important après Sikasso. Un responsable averti ne doit le négliger.
Quel appel lancez-vous aux membres du CE ?
J’en appelle à la conscience de tout un chacun. Le problème est récurrent et tout Kati attend le règlement définitif de ce dossier par le Comité Exécutif de l’Adema/PASJ.
Réalisée par Mamadou DIALLO
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