Marchés, programmation des législatives, bradages de l’économie, nominations Veut-on saboter le mandat d’IBK ?

Août 20, 2013 - 15:15
Août 21, 2013 - 06:35
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Après une présidentielle réussie, les regards des états-majors politiques sont tournés à présent vers les élections législatives, histoire pour de nombreux aventuriers politiques de  grignoter quelques signes de légitimité.   [caption id="attachment_164372" align="alignleft" width="245"]Le président par intérim sortant malien, Dioncounda Traoré, le 17 juillet 2013 à Abuja  © AFP Le président par intérim sortant malien, Dioncounda Traoré, le 17 juillet 2013 à Abuja
© AFP[/caption] Dans cette fièvre politico-électorale, le gouvernement de la transition en fin de mission n’est pas si bien avisé de se lancer dans une offensive de continuation, disons de prolongation de dossiers plus ou moins encombrants.     En effet, à la lecture de l’actualité on peut légitimement se poser la question de savoir à quoi jouent les autorités de la transition ?     Tout d abord, qu'est ce qui peut pousser un pouvoir  crépusculaire à négocier et conclure tant de marchés et de contrats en déphasage manifeste avec ses deux mandats  dont la seule source de légitimité est le consensus national et international, à savoir : libérer le nord et organiser les élections ?     Cette propension  illégitime à vouloir rester  aux affaires va encore  plus loin avec à la cuvée une silencieuse opération de bradage du patrimoine public de l’Etat qui soulève la question suivante : le gouvernement cherche t-il à frayer un désert matériel au futur régime chargé de reconstruire un pays déjà à terre ?     Tout de même, qu'est ce qui emmène ce même gouvernement à se projeter dans la programmation d’élections législatives au 27 octobre prochain alors que ni les textes, ni les circonstances ne l’y obligent réellement ?     En vérité, l'objectif in fine de  toutes ces manœuvres n'est il pas de nourrir une entreprise susceptible d'empêcher au nouveau président de la République  d'avoir une majorité parlementaire  pour lui infliger, qui sait,  une cohabitation désastreuse ?     C’est dire que les spéculations sur ces faits assimilable a du sabotage vont bon train, encore que, convenons-en  une fois pour toutes, tous  ces actes décalés par rapport à l attente réelle de la population,  ne résisteront point à la très probable censure et  révision de l'imperturbable  futur locataire de Koulouba, qui garde un silence respectable et républicain depuis la fin de la campagne pour le second tour.     L'élection d'un nouveau président de la république dans la concorde et la transparence est venue rassurer les opinions les plus sceptiques sur la capacité du peuple malien à dessiner son avenir et à tenir la boussole de sa réhabilitation. Dans ce sens,  il  était attendu de tout pouvoir dit de transition d'assurer la continuité historique pour donner  corps et sens à l’Etat, et à la Nation une raison sacerdotale ! Mais au regard de  ce qui  passe de façon vertigineuse depuis quelques semaines et vu ce qui a été posé comme acte de gouvernement, on peut dire objectivement que notre fameuse transition nous donne du grain à remoudre : nominations à outrance aux postes de responsabilités,  passation de marchés de plusieurs dizaines de milliards en procédures exceptionnelles,  octroi  de licences de téléphonies, achats de centaines de véhicules civils  , autorisations   d'explorations pétrolières, etc. Quel gâchis !     Cette attitude détériore l'atmosphère de la bonne marche de l'Etat et du respect du principe républicain. Il aurait été plus sage et plus politiquement correct de laisser certaines prérogatives gouvernementales mais hélas délicates à la prochaine équipe qui aura les coudées franches pour mieux les conduire avec responsabilité et obligation de résultat après en avoir analysé tous les contours.     Mettre un nouveau gouvernement avec tant de défis latents  dans un océan d'engagements antérieurs à son mandat, dans un  contexte aussi délicat,  c’est  le pousser lâchement à  s’aventurer sur un champ de mines où chaque pas  peut s'avérer grave de conséquence. Apres le geste de Soumaila Cissé, le 3ème et dernier  gouvernement de la transition doit savoir raison garder et se consacrer à préparer un terrain propice à la stabilité  et au passage de témoin en toute assurance et esprit de responsabilité.  En un mot, ne poser aucun acte d’inconfort  pour le futur et légitime gouvernement. Le peuple averti du Mali prendra ses gardes et ne tombera pas dans ces pièges tendues à dessein. Il s'assumera résolument dans la cohérence de ses options claires du 28 juillet et du 11 août 2013.  A bon entendeur salut !   Souleymane SIDIBE pour Maliweb.net

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