Mode de recrutement dans l'armée : Les fils d'officiers peuvent-ils mourir pour la patrie?
Depuis le 17 janvier 2012 notre pays est la cible d'attaques barbares perpétrées par des renégats touaregs au nom d'une soi-disant indépendance de l'Azawad.
Du coup cette nouvelle donne a dominé les débats et est au cœur de toutes les discussions. Cette situation a touché les Maliens dans leur honneur et leur dignité. Et suite à ce mouvement de colère, le Général ATT a été chargé par bon nombre de nos concitoyens.
Les uns l'accusant de négocier avec les rebelles et les autres de n'avoir pas mis les moyens nécessaires à la disposition de nos vaillants soldats. Pour cerner tous les contours de cette désagréable situation qui s'impose à notre Maliba, il est capital de répondre à quelques questions épineuses : le Mali a-t-il une armée de ses ambitions pour garantir et préserver son intégrité territoriale ?
Les enfants d'officiers parachutés dans les rangs de l'armée sont-ils prêts à mourir pour l'unité du Mali ? Essayons de cerner le premier embarras. Depuis un certain temps les recrutements dans l'armée malienne étaient réservés à une classe privilégiée très restreinte, les fils d'officiers. Cette injustice, dont ont été victimes plusieurs enfants de pauvres, est devenue de plus en plus criarde. Du coup plus de 90% de l'effectif militaire sont des enfants dont les parents sont dans les hautes sphères de l'armée malienne. Ces soldats, fils d'officiers, bénéficient de toutes les prérogatives : bourse d'étude, formation à l'extérieur. Ils n'avaient pas besoin de faire la guerre pour se hisser au sommet de la hiérarchie militaire. Donc, difficile de compter sur ces "militaires fils à papa" dans des situations comme celle-ci. Cet article n'a pas l'intention de créer la zizanie dans l'esprit du public. Mais, plutôt d'inviter les plus hautes autorités à se pencher sur les limites de cette pratique longtemps tolérée.
Venons-en, à présent à la seconde préoccupation, ces militaires "de luxe" bénéficient déjà de tout ce dont un soldat peut désirer dans sa carrière, de l'argent à flot provenant de familles aisées et des grades obtenus grâce aux bons soins de leurs protecteurs. Dans un contexte où le soldat est perçu comme le "monsieur intouchable" se pavanant dans de grosses cylindrées non dédouanées. Cette situation a donné naissance à un autre type de malien, parmi tant d'autres. Le préalable auquel on doit faire face est le suivant : ces Maliens de "classe A" peuvent-ils mourir pour que le Mali reste uni, la réponse est bien sûr non. Un adage nous dit qu'à quelque chose malheur est bon, cet affront fait à notre cher pays, le Mali, doit nous interpeller tous.
A travers cette agression sauvage, les plus hautes autorités du Mali doivent plus que jamais revoir la façon de recruter les militaires. Nous-y reviendrons !
Boubacar PAITAO,
Stagiaire
Quelle est votre réaction ?