Nous, les jeunes: Comment conjuguer la paix, la démocratie et la bonne gouvernance pour un Mali meilleur?
Il est temps que chaque Malien fasse son autocritique et que nous voyions ensemble comment construire un environnement stable et harmonieux. Aussi pensons-nous qu’il est nécessaire de recourir à d’autres formes de revendications sociales pacifiques tout en garantissant la sauvegarde du bien individuel et commun. Ce sera alors une autre forme de lutte efficace dont les résultats consolideront la paix, la démocratie et la bonne gouvernance.
Les jeunes doivent prendre conscience du fait que l’édifice national ne peut se reconstruire sans leur concours et qu’ils sont indispensables, voire incontournables dans le développement socio-économique du pays. Mais ils semblent l’ignorer eux-mêmes. La jeunesse a un rôle vital à jouer dans la stabilité du pays, la réconciliation nationale et la consolidation de la démocratie. Les jeunes doivent également s’engager davantage dans le cadre de la gestion des crises, de l’éducation et de la sensibilisation auprès des populations grâce à des modules d’animation ou d’autres moyens de communication. Le but visé est de contribuer à la formation d’un citoyen malien imbu de valeurs de paix, de démocratie et de bonne gouvernance.
Les jeunes doivent mener une lutte, sinon une croisade contre les conflits par l’éducation, la formation citoyenne, le plaidoyer et la médiation, des rôles jusqu’ici dévolus aux adultes. Par ailleurs, il s’avère nécessaire d’identifier et de formaliser le type de jeunes à promouvoir et les voies et moyens à utiliser pour cette promotion car dans chaque région, la finalité éducative consiste à « fabriquer » une personnalité donnée. Si au résultat, on trouve autre chose que ce qui était recherché, on doit alors se poser des questions sur les moyens et stratégies mis en œuvre.
Ce que les jeunes font ou veulent faire ne reflète pas forcément leurs connaissances ou savoir-faire. En fait, en tant que « produits » de la société, ils seront ce que cette société voudra bien faire d’eux, mais avec leur contribution et implication. D’autre part, la vocation, ou du moins le devoir d’un jeune ne se résume pas seulement à jouir des potentialités de sa ville ou localité : son devoir consiste aussi à être et apprendre à être un citoyen exemplaire, respectueux et ambitieux et qui, selon ses capacités et possibilités, contribue activement au développement de son pays.
Cette contribution peut être de toutes sortes : ça peut être une recherche de solutions aux problèmes communautaires ; ça peut aussi consister en une lutte pacifique pour le respect des lois et règlements qui régissent le pays ; ça peut enfin être une consolidation de la démocratie et une promotion de la bonne gouvernance au niveau des régions et dans tout le pays. Ces deux perspectives sont à suggérer dans la recherche de solutions durables. En fait, on se rend compte que si des changements fondamentaux ne s’opèrent pas très rapidement au Mali, les choses iront de mal en pis.
Comment prendre donc en charge l’équation posée par les problèmes de la jeunesse et faire d’elle, non pas un lourd fardeau à gérer, mais un potentiel économique conséquent pour la paix et le développement du pays ? Quelles sont les stratégies idoines et adaptées aux exigences du temps et qui peuvent contribuer à réduire le « fossé générationnel » et par conséquent, à pérenniser un dialogue intergénérationnel producteur d’une société modèle qui garantisse l’épanouissement total de chaque citoyen ?
Cheick Oumar Keïta
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