Nouveau mandat de la Minusma: Deux nouveaux éléments à signaler
Mahamat Saleh Annadif s’est expliqué sur le nouveau mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali. Le secrétaire général de la Minusma était face à la presse ce mardi.
Pas assez de changements. Pour Annadif, la résolution 2364 des Nations Unies n’apporte pas beaucoup de nouveautés par rapport à la dernière. Cependant, assure le diplomate, deux éléments peuvent être signalés. Il s’agit, a-t-il indiqué, de l’apparition d’un nouvel acteur «G5 sahel» et l’accentuation du rôle de facilitateur de la Minusma dans le processus électoral au Mali.
Sur le retour effectif de l’administration à Kidal avant le 20 juillet 2017, Annadif reste dubitatif. Le secrétaire général de la Munisma regrette que la mise en œuvre de l’accord ait pris «énormément de retard». «L’accord est complexe», assure-t-il. Et des mesures pour instaurer la confiance mutuelle ont été engagées telles que l’installation des autorités intérimaires. «Je sais que les tractations continuent pour peaufiner ce processus entre Maliens. Car, la solution du problème est politique et non militaire», s’est-il dédouané avec diplomatie.
Un mandant potentiellement dangereux
Le nouveau mandat de la Munisma inquiète certains défenseurs des droits de l’homme. Car, le paragraphe consacrant le respect des «Principes de Kigali», qui oblige les casques bleus à protéger prioritairement les civils et à répondre de potentielles bavures sur les populations, a été soustrait de cette nouvelle résolution. Pourquoi? Les responsables de la mission n’ont fourni aucune explication. On se rappelle, pourtant, en janvier 2015, des milliers de civils mécontents avaient marché en direction de la représentation de l'ONU à Gao. Trois manifestants avaient été «tués à balles réelles».
Un autre élément, et non des moindres, inquiète dans cette résolution. Elle autorise les forces françaises au Mali «à user de tous moyens nécessaires, dans la limite de leurs capacités», pour combattre le terrorisme. Cela jusqu’à la fin du mandat confié à la Minusma.
Des pouvoirs immenses dénoncés par le représentant de l’Uruguay à l’ONU. Mais justifiés par le Conseil de Sécurité par le fait que la Minusma serait la mission la plus dangereuse dans l’histoire des Casques bleus.
Mamadou TOGOLA/Maliweb.net
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