Passe d'armes entre l'imam de la grande mosquée de Tombouctou et les djihadistes d'Iyad Ag Ghaly

Juin 5, 2012 - 07:50
Juin 5, 2012 - 07:17
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Inutile de dire que l'arrivée à Tombouctou des djihadistes d'Iyad Ag Ghaly à la solde d'AQMI a bousculé les habitudes dans la cité des 333 saints. Des mariages collectifs de jeunes filles à vil prix, des viols en passant par des pillages, les djihadistes ne semblent pas s'arrêter en si bon chemin.  La provocation de ces fous de Dieu a atteint son paroxysme la semaine dernière. Quand des émissaires d'Iyad Ag Ghaly s'étaient plaints auprès de l'imam de la grande mosquée de l'utilisation de microphones pendant des heures de prière.  Une utilisation contraire aux préceptes de l'islam, jugent les djihadistes. Ils ont sommé les fidèles de rompre avec cette pratique. [caption id="attachment_58802" align="alignleft" width="239" caption="Iyad-Ag-Ghali"][/caption]

L'imam est sorti de ses gonds et leur a demandé un aspect du Coran condamnant les éléments sonores. Mis devant les faits accomplis, ils sont repartis sur la pointe des pieds.

" Tombouctou, la cité mystérieuse,  un des plus grands foyers musulmans de tous les temps, a été souillée par des fanatiques religieux", c'est en ces termes que s'est confié à nous, un ressortissant de la ville de Tombouctou. Notre interlocuteur dit ne plus reconnaitre sa ville depuis que les envahisseurs y ont mis pied.

Les salafistes qui disent appliquer la charia ne cessent de surprendre les ulémas de la ville de leur méconnaissance des préceptes de l'islam. Les actes posés ça et là sont loin d'honorer la religion musulmane et traduisent leur mépris  vis-à-vis de cette religion.

A preuve, la semaine dernière, les islamistes ont fait une apparition soudaine dans la mosquée Djingarey Ber pour exiger de l'imam le retrait pur et simple de tout élément sonore des lieux de culte. Ils ont motivé cette décision par le simple fait que l'utilisation de microphones dans une mosquée est proscrite par l'islam. Ils ont  défendu aux responsables de la mosquée de ne plus utiliser d'éléments sonores pour appeler les fidèles à la prière. Et que tout manquement à cette mise en garde serait passible de châtiment.

L'imam demanda à ses visiteurs qu'il est de la religion et qu'il souhaiterait que le sujet soit débattu comme cela se doit. L'imam leur demanda d'invoquer un verset ou un passage du Coran interdisant l'utilisation des micros. Les fous de Dieu sont restés sans réponse. Ils ont essayé de trouver un début de réponse, sans succès. L'imam s'est montré très ferme et a renvoyé ses visiteurs arguant que la mosquée ne va apporter aucun changement. Et que ce ne sont pas les armes qui les dissuaderont.

Les djihadistes sont partis sur la pointe des pieds.

 ABDOULAYE DIARRA

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