Paysage politique Zorro sans masque
Depuis son retour sur la scène politique nationale, le Dr Soumana Sako ne manque aucune sortie pour fustiger la mal gouvernance et le déni de démocratie qui ont pris leurs quartiers au plus haut sommet de l’Etat. Sa dernière pique est dirigée contre le projet de révision constitutionnel et le référendum en vue.
Pour le retour politique de Soumana Sako sur la scène nationale, ses militants et sympathisants ont créé le parti politique Convention nationale pour une Afrique solidaire (CNAS) dont le prochain et principal combat est de porter leur mentor à Koulouba, à l’issue de la prochaine élection présidentielle prévue en 2012. Mais avant, il y a des étapes à franchir : l’implantation du parti dans tout le pays, l’organisation des premières assises statutaires, en particulier celle qui doit investir le docteur Sako à la candidature du parti, l’élaboration et la divulgation d’un programme de gouvernement. La première activité se poursuit, bien que laborieusement, et plusieurs régions ont déjà eu droit à une visite d’une délégation de la CNAS. Le premier congrès ordinaire du parti se tiendra au terme de la mise en place des différents organes du parti à travers tout le pays et même dans certains pays de la sous-région. Il aura la tâche assez aisée de valider l’investiture de Soumana Sako à la candidature du parti à l’élection présidentielle de 2012. Au cours de ces mêmes assises, en principe, le programme de société, qui est déjà prêt, sera porté à la connaissance du public. Mais ce n’est pas tout.
En effet, avant tout cela et pendant tout le processus, il convient de faire connaitre le candidat de la CNAS, son opinion sur les questions d’intérêt national, son jugement sur les questions de l’actualité. Soumana Sako doit se «reconstruire» une personnalité, se faire connaitre sur la scène politique nationale. Et pour cela, le président de la CNAS ne manque aucune occasion pour prendre la parole et s’exprimer. A l’occasion de congrès ou de conférence nationale de partis politiques qui l’invitent, lors de conférences- débats, dans des tribunes publiées dans la presse, Zorro, sans masque aucun ni fioritures, n’y va pas de main morte avec son lasso et son arc qui a plus d’une corde. Dans une longue tribune récemment publiée par certains confrères, le président de la CNAS s’en prend au projet de révision constitutionnelle qui, s’il était adopté par référendum, donnerait, selon lui, des pouvoirs absolus au président de la République. Si M. Sako comprend la nécessité de réviser l’actuelle Constitution vieille de près de vingt ans (elle a été promulguée en février 1992), il ne comprend pas par contre tous les changements proposés par l’équipe de Daba Diawara, notamment concernant les pouvoirs du chef de l’Etat subitement métamorphosé en monarque absolu. En plus, Soumana Sako estime ne pas comprendre l’empressement des autorités à réviser le texte fondamental à quelques mois seulement du départ d’Amadou Toumani Touré du pouvoir, jugeant qu’il y a plus urgent, à savoir la confection d’un fichier électoral fiable et la bonne préparation des prochaines élections générales.
Par ces différentes sorties, Soumana Sako parvient peu à peu à se rappeler aux bons souvenirs des uns, de se faire connaitre des autres, et de s’imposer comme une alternative crédible et, surtout, neuve dans une atmosphère polluée par les pratiques douteuses des politiciens traditionnels. En effet, la classe politique telle que connue depuis 1992 a réussi le pari de se discréditer aux yeux de la grande majorité du peuple. Double langage, promesses non tenues, coups bas, calomnies, querelles de personnelles ont été le lot quotidien des acteurs politiques depuis que le Mali a commencé son processus de démocratisation. En plus, ils n’ont jamais pu, su ou voulu sortir le pays de l’ornière. Les milliers de milliards de FCFA contractés en dette auprès des partenaires techniques et financiers n’ont été utilisés qu’à des fins personnelles, claniques ou partisanes. Et c’est également toute cette gabegie que le candidat de la CNAS fustige en parlant de «brigandage»
Lui peut se le permettre. Pour ceux qui n’ont pas connu Soumana Sako ou qui ne se rappellent plus de lui, il convient de souligner qu’en 1986, alors que le Mali avait perdu toute crédibilité auprès des bailleurs de fonds et peinait à trouver les moyens nécessaires de faire taire les fonctionnaires qui se plaignaient des nombreux retards de salaires et de leurs conditions exécrables de vie, c’est à Zorro (en référence au justicier de la fiction) que le Général Moussa Traoré a fait appel. Il s’est si bien acquitté de sa tâche qu’en l’espace de quelques mois les salaires sont devenus réguliers et payés souvent avant terme. En 1991, pour diriger et conduire la transition par un homme honnête qui n’est pas obnubilé par le pouvoir, c’est encore à Zorro que le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré a fait appel. Et c’est sous son égide que la conférence nationale, la Constitution de 1992, les principales institutions de la République, les fondements d’un Etat démocratique et républicain ont été une réalité.
Et revoilà encore Zorro, à l’heure où le Mali est à la croisée des chemins et doit prendre son destin en main.
C.A.T
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