Union pour la République et la démocratie : Des nuages à l’horizon
En septembre prochain en principe, Soumaïla Cissé sera investi par son parti. Selon plusieurs signaux captés ça et là, cette investiture pourrait ne pas faire l’objet de l’unanimité escomptée par de nombreux cadres et militants. En plus du maire Yeah Samaké, d’autres candidatures seraient en vue.
Le parti Union pour la République et la Démocratie (URD) tiendra son congrès le 11 septembre 2011. A l’issue de ces assises statutaires, il est presque acquis que Soumaïla Cissé, arrivé au terme de son mandat à la présidence de la commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), prendra les rênes d’un parti dont il est le père fondateur. Mais ce qui est surtout attendu, c’est son investiture à la candidature de l’élection présidentielle de 2012. Depuis des années, le terrain était balisé pour ce faire. Toutefois, contrairement à la volonté de la quasi-totalité des responsables et cadres de ce parti, la chose ne se fera pas sans casse, selon plusieurs indiscrétions. En effet, certains militants auraient décidé de dénier au mentor de l’URD sa qualité de candidat naturel. Le cas de Yeah Samaké, migrant de retour et maire de la commune rurale de Ouélessébougou, a été porté sur la scène nationale. Aux dires d’un confrère, il serait résolu à tout mettre en œuvre pour barrer la route à Soumaïla Cissé dans la course à l’investiture. Mais depuis ces déclarations tumultueuses, l’homme, ayant mesuré les rapports de forces sur le terrain et au sein de la direction politique de l’URD, a décidé de fonder son propre parti politique et de se battre sous ses couleurs. Mais cette attitude est loin d’aplanir les difficultés.
D’abord parce qu’en se retirant du «parti de la poignée de mains», Yeah Samaké entrainera beaucoup de militants acquis à sa cause, notamment en ce qui concerne ceux qui ont contribué à le faire élire dans sa commune, et qui constitue principalement son électorat. De plus, la politique se faisant au Mali avec de l’argent, l’homme est réputé en avoir beaucoup, rapporté d’un séjour « fructueux » aux Etats-Unis d’Amérique. Mais, selon certains cadres de l’URD, il ne représente pas vraiment une menace. Au contraire, on serait même en train de l’encourager de démissionner du parti plutôt que d’y mettre le feu.
Ensuite parce que le maire de la commune rurale de Ouélessébougou ne serait pas le seul à vouloir marcher sur les plates-bandes de Soumaïla Cissé. D’autres cadres qui également lui dénient sa prééminence en qualité de candidat naturel de l’URD, et qui ne lui pardonnent pas non plus la guerre ouverte qu’il a faite au deuxième vice-président Oumar Ibrahim Touré, laquelle guerre a failli coûter la division au parti, ces cadres donc sont en train d’affûter leurs armes en vue de croiser le fer avec lui, lors des prochaines assises du parti. Derrière ces derniers, beaucoup voient la main d’Oumar Ibrahim Touré qui, à cause de ses démêlés avec la justice dans l’affaire du Fonds mondial, garde le profil bas depuis un certain temps. Il n’en demeure pas moins qu’il compte de nombreux partisans, à la direction du parti, parmi les cadres et militants, et, surtout, au sein des mouvements des jeunes et des femmes URD, qui lui sont restés fidèles. Et tous ceux-ci n’attendent qu’un signal de sa part pour prendre leur parti. Or le choix d’Oumar Ibrahim Touré pourrait ne pas se porter sur son ennemi intime. Le contentieux né de la prétention du deuxième vice-président de se présenter à la présidence du parti contre le gardien du temple est loin d’avoir été vidé.
Enfin, un troisième front de refus pourrait s’ouvrir du côté de la région de Sikasso où les populations réclament de plus en plus la candidature d’un ressortissant de cette région à la prochaine présidentielle. Si la demande est faite à tous les partis politiques de la place, à l’URD le nom d’Abdoul Wahab Berthé est de plus en plus avancé. Depuis qu’il a été nommé membre du gouvernement (il est ministre du travail et de la fonction publique), le premier vice-président de l’URD voit plus grand et plus haut. Il s’est pouvoir compter sur un grand électorat, la région de Sikasso ayant une importante population qui, selon plusieurs ressortissants de cette zone, serait prête à faire bloc derrière la candidature d’un Sikassois.
Comme on le constate, la voie est loin d’être libre pour Soumaïla Cissé, même s’il est quasiment certain de remporter haut la main une éventuelle bataille d’investiture. Dans tous les cas, la vraie guerre ne commencera qu’après le 11 septembre 2011, à l’issue du congrès qui marque le début de la précampagne.
C.A.T
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