Pour avoir tué et jeté sa coépouse enceinte de 9 mois dans un puits à Koutiala, dame Oumou Ballo, a été condamnée à 20 ans de prison ferme

Juin 7, 2012 - 06:04
Juin 7, 2012 - 04:07
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Née vers 1983 à Koutiala de Souleymane Ballo et de Sitan Fané, Oumou Ballo tout comme son mari Diarra dit Baba Diawara  étaient face aux magistrats de la Cour d’Assises, le mardi 5 juin 2012  pour répondre du crime, dont ils sont poursuivis ; portant principalement sur le crime d’assassinat et de complicité d’assassinat sur dame Nana Coulibaly. Placée sous la présidence de Kamafily Dembélé, avec la présence sur le Ban du ministère public, M. Hamet Sam ; la Cour n’a pas raté, la sorcière Oumou Ballo : 20 ans de prison ferme, c’est le prix de son travail.  Les inculpés avaient pour défenseurs, Me  Bourama Coulibaly et son confrère Bakary Dembélé.  Le 28 Mai 2008 aux premières heures matinales, Oumou Ballo alertait les voisins du quartier que sa coépouse Nana Coulibaly, alors en état de grossesse  très avancée aurait trébuché dans le puits, au motif que ses chaussures et son seau d’eau se trouvaient sur la margelle du puits.     Alerté à son tour, Diarra dit Baba Diawara, le chef de famille, gardien de son état au centre de santé « Karembé » où il avait passé la nuit  comme à son habitude, se précipita à la maison. A la suite d’une prospection du puits à l’aide d’un grappin, il constata la présence d’un objet solide au fond. Avec son oncle, le mari  donna l’alerte au service de la protection civile qui dépêcha des agents sur les lieux. A leur arrivée, le mari lui-même s’est proposé de descendre dans le puits, pour remonter le corps inanimé de sa femme Nana Coulibaly. Des heures après, alors que le corps avait déjà été enseveli en prélude à l’enterrement, le vieux Adama Coulibaly, père de la défunte en compagnie de son fils aîné Zoumana Coulibaly arrivaient sur les lieux. Là, ils devaient se buter à l’opposition farouche de Souleymane Ballo, le père de Oumou Ballo (première épouse de Diarra dit Baba Diawara) de s’incliner devant la dépouille mortelle. Ces derniers, argumentaient qu’une équipe de constat avait déjà conclu, à une mort accidentelle avant de les autoriser, à procéder, à l’inhumation programmée après la prière de 16 heures. Devant ce refus, le grand frère de la victime, en l’occurrence, Zoumana Coulibaly décida de se rendre au tribunal où il expliqua les faits au Procureur de la République, en mettant en exergue ses inquiétudes, sur les circonstances de la mort de sa sœur. La seconde équipe d’agents de constat, accompagnée du médecin chef du centre de santé de référence de Koutiala, dépêchée sur les lieux à la demande du Procureur de la République ; attesta que Nana Coulibaly avait été rouée de coups avant d’être balancée dans le puits. Interpellée à la police, Oumou Ballo, passa aux aveux, elle expliqua qu’elle avait assené des coups à la victime, pendant qu’elle puisait de l’eau et que les coups l’avaient alors précipitée dans le puits. Le certificat médical n° 87/CS réf/Kla en date du 30 mai 2008 du médecin chef du centre de santé de référence de Koutiala atteste que la victime présentait « …une brèche de cinq centimètres de long et deux centimètres de profondeur aboutissant à l’os crânien au niveau frontal, un écoulement sanguin par les orifices du nez et des oreilles… ». En d’autre terme elle serait victime de coups et blessures. L’inculpée Oumou Ballo se rebiffa en déclarant que ses aveux ont été extorqués, sous le coup de la violence que les enquêteurs auraient exercée sur sa personne. Cependant quelques mois plutôt une bagarre avait opposé Oumou Ballo à sa coépouse Nana Coulibaly, au sujet de leurs enfants au cours de laquelle, celle-ci la blessa à l’aide d’une louche. Aussi Oumou Ballo jura de  se venger un jour une fois sa plaie guérie. Ainsi face au comportement sauvage de sa première épouse, et devant ses menaces, Diarra dit Baba Diawara décida d’éloigner, Nana Coulibaly en la ramenant, chez ses parents pendant un moment, avant de prendre en bail, une chambre, dans un autre quartier où il la logea. Après avoir rencontré quelques difficultés financières  pour alimenter les deux ménages, Diarra dit Baba Diawara décida de ramener Nana Coulibaly au domicile conjugal, à la suite d’une assemblée élargie aux personnes de bonne volonté du quartier, au cours de laquelle, les deux femmes décidèrent d’enterrer définitivement la hache de guerre, des excuses ont été présentées de façon réciproque. Mais tout n’était rien dans la position qu’affichait Oumou Ballo, qui n’avait pas enterré sa hache de guerre. C’est ainsi que quatre (4) jours après, précisément dans la nuit du 26 mai 2008, Oumou Ballo, pour parvenir à ses fins éloigna sa belle sœur Aminata Goïta qui bavardait avec la victime sur sa terrasse, au motif que sa copine du nom d’Assétou la demandait. En absence de témoins et sans autre forme de procès, Oumou se saisissait  d’un gourdin pour faire taire sa coépouse définitivement. Après son forfait, elle traîna le corps de la victime pour le balancer dans le puits qui se trouvait non loin du lieu du forfait qu’elle venait de commettre. Les traces de sang constatées par les gendarmes enquêteurs, du perron de la victime à la margelle du puits indiquent clairement qu’il s’agissait d’un assassinat. Des constats font état que le crime a été soigneusement préparé avant d’être exécuté. Par ailleurs l’information tardive des parents de la victime conjuguée avec le refus de les laisser s’incliner devant la dépouille mortelle, voire l’empressement à vouloir procéder à l’inhumation, dénotait la volonté délibérée des inculpés de soustraire, l’auteur des faits à une éventuelle poursuite judiciaire. C’est ce qui explique l’interpellation du mari des deux épouses, aussi bien que celles de Souleymane Ballo, le père de la criminelle et de son ami Bakaye Dicko. Lors de l’audience, les débats ont démontrés que le mari était bouleversé par la mort de sa femme et qu’il ne saurait être tenu responsable de quoi que ce soit. Quant aux sieurs Souleymane Ballo et Bakaye Dicko, ils ont été reconnus coupables de complicité d’assassinat, et jugés par contumace, ils ont écopés de la peine de mort.                       Oumou Ballo quant à elle s’en est sorti avec la peine de 20 ans de prison ferme. Par Mahamane Touré « Hamane »

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