Primaires de l'ADEMA-PASJ pour la présidentielle 2012 : Le vote du Comité exécutif reporté au 23 juillet prochain

Juillet 7, 2011 - 18:30
Juillet 7, 2011 - 18:30
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Lors de sa réunion du mercredi dernier, le Comité exécutif de l'ADEMA s'est rangé derrière les propositions de la Commission de bons offices en repoussant au 23 juillet prochain la date pour le choix du candidat du parti à l'élection présidentielle de 2012. En attendant cette échéance, ladite Commission compte bien parvenir à un consensus autour d'un seul parmi les sept candidats déclarés à l'investiture du parti. Comme quoi la déchirure annoncée semble s'éloigner.

Au fur et à mesure que le temps passe, les membres de l'organe dirigeant de l'ADEMA-PASJ prennent de plus en plus conscience de la responsabilité historique qui est désormais la leur.

En effet, il suffit, dans cette situation d'extrême tension, d'une seule étincelle pour embraser la ruche. Ne laissant aux abeilles que le temps de se sauver d'un incendie qu'elles savaient pourtant évitable. C'est ce sentiment de responsabilité que les sept prétendants à la succession d'ATT semblent avoir pesé et soupesé. Et l'opinion générale qui s'est dégagée de la réflexion des uns et des autres est qu'il vaut mieux sauver les meubles, c'est-à-dire préserver à tout prix l'unité et la cohésion de la ruche. Et cela quelles que soient les ambitions des uns et des autres.

Car, si la ruche a toujours été l'objet de convoitise, c'est à cause principalement de son poids, mieux de son surpoids sur l'échiquier politique national. Premier parti sur tous les plans, l'ADEMA bat de loin sa plus proche rivale qu'est l'URD de Soumaïla Cissé et, de très loin l'autre rival qu’est le RPM de Ibrahim Boubacar Kéita.

En outre, plus de la moitié de son directoire de plus de 80 membres est adossée à l'appareil d'Etat avec tout ce que cela procure en termes de capacités en moyens logistiques et financiers. Contrairement aux deux autres formations précitées, l'ADEMA-PASJ est une véritable machine de guerre qui n'est à l'aise que sur des terrains rocailleux. Ce parti a un appétit glouton qui fait peur à tous les autres.

Face-à-face meurtrier

Pour Dioncounda Traoré et Sékou Diakité, les deux candidats à l'investiture de la ruche dont le face-à-face pourrait apparaître comme le plus meurtrier, l'unité du parti demeure désormais un souci majeur. Selon des sources concordantes, les sept candidats sont désormais unanimes que le sort du parti dépendra de leur volonté à se surpasser et à accepter le verdict de la Commission de bons offices et le résultat du vote du Comité exécutif qui interviendra, sauf report de dernière minute, le 23 juillet prochain.

Le vote du 23 juillet ne sera pas seulement mécanique. Le candidat qui sera retenu aura à faire face, maintenant ou après, à des questionnements portant sur des valeurs fondamentales de notre société. Une sorte d'examen de passage pour la présidentielle. Au sortir duquel il pourra rouler à toute vitesse dans la conquête du palais de Koulouba ou, au contraire, couler tel un gros caillou dans les profondeurs du fleuve Djoliba. Et avec lui, éventuellement, tout le parti.

Maintenant qui va se retirer au profit de qui ? Dioncounda Traoré pourra-t-il refaire surface ou sera-t-il englouti lui-même par les flots ? Ou bien est-ce le jeune mais plein d'expériences Sékou Diakité qui aura les faveurs du Comité exécutif de la ruche ? En tout cas, face au blocage actuel, certains barons auraient proposé la médiation de l'ancien président de la République et ancien président de l'ADEMA-PASJ, Alpha Oumar Konaré, pour le choix d'un candidat consensuel. Ce moine retiré dans sa somptueuse résidence d'Etat de Titibougou osera-t-il intervenir dans ce débat déjà empoisonné ? L'interrogation demeure alors que le temps presse. Le mandat de la Commission de bons offices étant prorogé jusqu'au 19 juillet seulement.

La date de la Conférence nationale d'investiture du candidat est demeurée inchangée. Elle se tiendra le 30 juillet.

Bruno D SEGBEDJI

 

Les 53 députés de la Ruche apportent leur soutien à Dioncounda Traoré

En contrepoids à l'offensive lancée par ses six  concurrents autour du slogan "Tout sauf Dioncounda" (TSD) les députés de l'ADEMA-PASJ affichent leur devoir de loyauté et de solidarité vis-à-vis du président de l'Assemblée nationale, candidat à la succession du président ATT en avril 2012. Ils réaffirment leur soutien unanime à celui qui, à les croire, "sera le meilleur porte-étendard du parti, quel que soit ce qu'on peut lui reprocher par ailleurs".

ous la férule du puissant député élu à Kayes et non moins 1er Questeur de l'Assemblée nationale, l'honorable Mahamadou Cissé dit Bagagnoa, les députés du parti de l'abeille travaillent actuellement à faire triompher la candidature du Pr Dioncounda Traoré aux primaires du parti pour l'élection présidentielle de 2012. De sources parlementaires ayant requis l'anonymat,  "quels que soient les critères définis, le président de l'ADEMA-PASJ est le meilleur cadre pouvant défendre les intérêts du PASJ dans une course pour la conquête du Palis de Koulouba".

Selon un député ADEMA de la région de Ségou, le parcours politique du Pr Dioncounda Traoré, sa détermination et ses efforts pour la cohésion du parti plaident largement en sa faveur. "Il n'est pas normal qu'après 10 ans passés à la tête du parti et 5 ans à la tête de l'Assemblée nationale, qu'on vienne nous rabattre les oreilles que le Pr Dioncounda Traoré n'a pas l'étoffe du meilleur présidentiable de notre parti", a affirmé hier dans les couloirs de l'Hémicycle cet autre député du PASJ élu dans la région de Sikasso qui a aussi requis l'anonymat.

Pour d'autres députés, des assistants parlementaires et autres employés proches du cabinet du patron du Secrétaire politique de la section ADEMA de Nara (Dioncounda Traoré), les 6 concurrents du président de la Ruche dans ces primaires sont tous conscients qu'ils ne font pas le poids devant Dioncounda Traoré.

On évoque les grands axes de son curriculum vitae pour convaincre du bien-fondé du soutien à lui apporté par les 53 élus ADEMA de la Nation.

Son parcours politique et ses activités syndicales édifient. Secrétaire politique de l'Association des élèves et étudiants maliens en URSS de 1964 à 1965, Secrétaire politique de l'Association des étudiants maliens en Algérie, de 1965 à 1969, membre influent du Comité syndical de l'ENSUP de 1977 à 1980, co-président de la Commission des trois Ordres d'enseignement en 1980.

Dioncounda Traoré sera arrêté pour faits de grève en 1986. Il est vice- président chargé de la presse et de la formation de l'Alliance pour la Démocratie au Mali (ADEMA) et Directeur de publication de "Alternance".

Il sera, entre autres, 2ème vice-président du CE de l'ADEMA en mars 1991, 1er vice-président en septembre 1994, président du Groupe parlementaire du parti de 1997 à 2002, président du CE de l'ADEMA-PASJ depuis 2000…Il faut signaler toutefois que du côté du candidat Sékou Diakité, principal concurrent de Dioncounda Traoré, seuls 17 députés (au lieu de 53) seraient acquis à la cause du président de l’ADEMA.

Bruno D SEGBEDJI

 

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