Putsch du 22 mars : Un oubli révélateur ?

Mar 26, 2012 - 19:21
Mar 26, 2012 - 19:21
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Dans leurs premières déclarations publiques, les putschistes du 22 mars ont affirmé avoir pris le pouvoir pour pallier à l’incompétence du président dans la gestion de la crise du nord. 24 heures plus tard, en évoquant leurs motivations au micro de RFI, le capitaine Sanogo, chef de la junte, a parlé plutôt d’école, d’économie, de santé. Bref de tout sauf du nord. Il a fallu que Serge Daniel, le correspondant de RFI, lui rappelle cela pour qu’il parle de la guerre dans le nord. D’où cet étonnement : le Septentrion est-il toujours une préoccupation du CNRDR ? Le doute est permis d’autant plus que le capitaine Sanogo se disait prêt, dès le samedi dernier, à entamer des négociations avec les présumés criminels de guerre et criminels contre l’humanité du MNLA. Ces mêmes négociations que, du reste, le président ATT a toujours privilégiées, et pour lesquelles il a été accusé d’être le ventre mou de la lutte contre le MNLA, AQMI et Ansar Eddine. Maintenant que Kidal, Gao et Tombouctou sont menacés, que compte faire concrètement le CNRDR ? Insécurité importée Les mutins du 22 mars affirment avoir pris les armes pour lutter plus efficacement, en tout cas mieux qu’ATT et son gouvernement, contre l’insécurité dans le nord du Mali et les risques de partition du pays. Aujourd’hui, le nord est plus que jamais menacé par les bandits qui comptent profiter de la «partition» de l’armée et de la classe politique pour s’en emparer. Les mutins ont plus que jamais besoin de leurs supérieurs hiérarchiques, en principe seuls capables d’élaborer des stratégies et tactiques militaires afin de contrer les offensives des groupes armés multiformes du Sahara. Ils ont également plus que jamais besoin de la caution des partis politiques, seuls, en principe, capables de susciter l’adhésion des populations qui leur manque. En attendant, l’insécurité s’étend à tout le pays et a pris un visage multiple. Pénurie des produits de grande consommation due à la fermeture des frontières, pillages et saccages de biens publics et privés dus à l’absence de services d’ordre, des armes et munitions en grande circulation, le fonctionnement grippé de l’administration d’Etat. Pire, alors que les caisses de l’Etat sont désespérément vides, le Mali est mis en quarantaine, comme un pestiféré, par la communauté internationale qui a fermé le robinet. L’Union africaine et la Cedeao ont suspendu le pays et bientôt les Maliens auront du mal à circuler en dehors de leurs frontières. L’Union européenne, la France, les Etats-Unis, le Canada, la BAD, la Banque mondiale, le FMI, traditionnellement partenaires, ont suspendu leur aide au développement et n’interviendront plus que dans l’humanitaire. D’autres pays et organismes internationaux s’apprêtent à consommer leur divorce avec les nouvelles autorités. Dans cet état généralisé d’insécurité physique, morale, sociale, alimentaire, économique, financière et salariale, des partenaires techniques et financiers viennent de déclarer qu’ils ne reconnaissent que le général Amadou Toumani Touré comme seul et unique, légal et légitime président de la République du Mali. Le pays est en danger. C.T

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