Réaction de Me Mamadou Ismaél Konaté : « On est incapable aujourd'hui de savoir concrètement et réellement ce que veut la Communauté internationale»

Avr 29, 2012 - 18:54
Avr 29, 2012 - 18:54
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Dans la déclaration d’Abidjan, " les Chefs d'Etat et de Gouvernement décident de porter la transition au Mali sur une période de douze (12) mois, au cours desquels des élections présidentielles devraient être organisées pour élire un nouveau président ". Après la restauration de l'ordre constitutionnel, le Mali doit faire face maintenant à la menace sécessionniste des rebelles de l'Azawad et à l'occupation des régions du Nord par des groupes islamistes. " A cet égard, les Chefs d'Etat et de Gouvernement instruisent la Commission de commencer avec effet immédiat, le déploiement de la force en attente de la CEDEAO conformément au mandat approuvé. « La CEDEAO va déployer 3000 hommes au Mali". Aussitôt que cette nouvelle est tombée, les réactions ne se sont pas faites attendre. Parmi les interventions, nous avons retenu celle de Me Mamadou Ismaël Konaté qui permet de cerner tous les contours de la question. Il relève les lacunes des décisions de la CEDEAO. Lisez ! Premièrement, le Sommet de la CEDEAO a fixé la durée de la transition alors même qu'à Ouagadougou, les forces vives avaient laissé entendre que cette durée devrait être fixée par les forces vives, par le Mali, par les Maliens sur la base d'une évaluation des actions qui va être menée notamment par rapport au Nord d'une part et par rapport au contexte électoral d'autre part. Deuxièmement, il est encore incompréhensible, alors que les discussions politiques devraient être menées dans ce cadre, que ce soit le Sommet des Chefs d'Etat qui décide que c'est le Président par intérim qui va assurer la présidence de la transition alors même que ce Président de la transition n'était pas prévu dans le cadre de l'accord-cadre d'une part, et que personne n'avait été désigné et que personne ne saurait être désigné sans que cela ne soit fait sur des bases consensuelles et politiques. Troisièmement, alors que le peuple du Mali avait exprimé un certain espoir à ce que les forces militaires d'attente de la CEDEAO devraient intervenir sur le territoire national pour assurer l'intégrité du territoire national, ces forces seront destinées, fort curieusement, à venir sécuriser les autorités de la transition et lesquelles ? Quatrièmement, lorsque dans les décisions prises à Abidjan, il est indiqué que la junte devrait retourner dans ses casernes, alors même que cette junte avait été reconnue comme étant un acteur essentiel dans le cadre de la mise en œuvre de la transition, cela est d'autant plus incompréhensible aujourd'hui  que l'on radicalise la position des uns et des autres. Parce que la suspicion aidant, on est incapable aujourd'hui de savoir concrètement et réellement ce que veut cette Communauté internationale. Ce qui est le plus évident aujourd'hui c'est que les forces vives de la Nation doivent se retrouver dans un contexte où il faut qu'ils se réunissent encore pour se mettre d'accord sur la démarche.   Rassemblé par Mamadou DABO

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