Rentrée en vigueur de l’embargo de la Cedeao : Condamnation unanime au Mali

Avr 2, 2012 - 18:40
Avr 3, 2012 - 06:00
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Aussitôt après la tombée de la nouvelle de l’embargo de la CEDEAO, nous avons tenté de recueillir les impressions d’un certain nombre de responsables politiques, syndicaux et de la société civile. Ils se sont montrés d’abord surpris par une telle décision, au moment où la junte commence à fléchir, avant de la condamner. SIAKA DIAKITE, SECRETAIRE GENERAL DE L’UNTM [caption id="attachment_27961" align="alignleft" width="300" caption="Mr Siaka Diakité (UNTM)"][/caption] « Ce que la CEDEAO fait est inconcevable » « On vient tout juste de m’informer (ndlr : hier soir), mais je trouve que cette décision de la CEDEAO n’est bonne dans la mesure où ceux qui ont pris le pouvoir sont en train d’aller dans le sens du dénouement. Ce n’est pas ce moment que la CEDEAO doit choisir pour mettre le Mali sous embargo. Je crois qu’on doit arrêter avec la CEDEAO des Etats pour une CEDEAO des populations. Quelle est cette raison qui justifie que la CEDEAO fasse souffrir des populations maliennes à cause des gens qui sont en train de changer. Vraiment je trouve cette décision inopportune ».   CHEICK OUMAR SISSOKO, PRESIDENT DU PARTI SADI « Est un désaveu du médiateur ou simplement la messe était dite ? » « Pour le moment, je suis en train de réunir mon bureau pour que le parti puisse dégager une position. Mais ce que je peux vous dire, c’est que je suis surpris par cette décision de la CEDEAO. Je ne peux pas comprendre qu’à moins de 24 h après le communiqué du capitaine Sanogo, devant le représentant du médiateur désigné par elle-même, que la CEDEAO puisse prendre une telle décision encore. Est-ce un désaveu du médiateur ou simplement la messe était déjà dite ? ». MAHMOUD DICKO, PRESIDENT DU HAUT CONSEIL ISLAMIQUE « Que veut réellement la CEDEAO ? » « Je ne comprends plus rien. La junte a dit hier (ndlr : le dimanche) qu’elle accepte de réhabiliter la constitution et les institutions de la République. Qu’est ce qui fait que ces sanctions tombent encore. Ou bien la CEDEAO n’a pas confiance à la junte. Dans ce cas, il faut que la junte accepte d’aller aux actes. Nous, nous sommes en train de nous battre pour sauver la situation, faire fléchir les gens, mais il faut que la junte nous aide aussi dans cela. Parce que le Mali ne peut pas supporter un embargo ». HAMED SOW, PRESIDENT D’HONNEUR DU PDES « Cette situation est dommageable » « C’est une situation qui est dommageable pour notre pays. On aurait pu faire économie de tout cela en acceptant de revenir à l’ordre constitutionnel. Ce qui ne veut pas dire forcement qu’ATT revienne au pouvoir. Il peut démissionner et quand la vacance du pouvoir est constatée, on peut permettre au président de l’Assemblée nationale d’assurer la transition pour que les militaires retournent dans leurs casernes. Maintenant, il s’agira de voir comment satisfaire aux doléances des militaires afin qu’ils puissent faire face à la défense de l’intégrité territoriale ». MME DEMBELE OULEMATOU SOW, PRESIDENTE DE LA FENACOF « Nous pleurons cette situation » « C’est nous les populations qui allons payer ce prix. La CEDEAO ne devrait pas agir de la sorte d’autant plus que les conséquences d’un embargo sont durement subies par les femmes et les enfants, qui sont des couches déjà vulnérables. Pourquoi la CEDEAO ne pense pas aussi aux Etats. Nous avons été agressés par des gens venus de l’étranger notamment AQMI, les anciens mercenaires de Kadhafi et autres narco trafiquants. Il faut que la CEDEAO puisse voler au secours des Etats, sinon ils vont sûrement disparaitre, parce que ne pouvant pas faire face seuls aux menaces. Si nous avons aujourd’hui 2/3 du territoire occupé, une situation politico-sociale désolante et que la CEDEAO mettre encore ses sanctions en vigueur, elle ne fait qu’en rajouter à la douleur de nous les femmes et les enfants. Vraiment nous pleurons cette situation » Rassemblés par Abdoulaye Diakité

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