Coup d’Etat, rébellion, famine et élections reportées : L’avenir en questions

Avr 2, 2012 - 18:45
Avr 2, 2012 - 17:47
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Coup d’Etat, rébellion touareg à la porte de Kidal, OPA sur l’élection présidentielle du 29 avril,  isolement et menace de famine, le Mali n’a jamais été aussi naze. En opérant le coup de force contre l’ordre constitutionnel ce 22 mars 2012, les militaires putschistes avec à leur tête le capitaine Amadou Haya Sanogo, ont indiqué qu’ils venaient pour libérer le pays de la rébellion touareg qui sévit dans le Septentrion depuis le 17 janvier dernier et face à laquelle le régime d’Amadou Toumani Touré était incompétent et désavoué. Soit. Mais six jours après, on nous apprend que cette même rébellion est aux portes de Kidal et s’apprête à conquérir cette ville qui est annoncée comme capitale de la fumeuse République de l’Azawad. Des combats intenses opposent présentement les affidés d’Iyad Ag Ghaly catalogués dans un mouvement djihadiste, Ançar Dine, aux forces loyalistes à Kidal sans oublier que des villes comme Ménaka, Aguelhok, Léré et récemment Tessalit sont déjà sous contrôle rebelles. La situation est préoccupante parce que c’est notre existence territoriale qui est en jeu. C’est pourquoi les nouvelles autorités du pays ont du pain sur la planche. Si elles arrivent à trouver la solution en réduisant ces aventuriers du désert, elles tireront plus de légitimité auprès du peuple malien. Mais une défaite sur ce front donnera raison à ATT et fera d’elles des incompétentes et des désavouées nationales. C’est donc là le premier test grandeur nature qui attend les putschistes du 22 mars 2012. Un succès dans cette première mission forcera l’adhésion de la frange de l’opinion nationale encore dubitative. C’est la condition sine qua non pour envisager la tenue des élections auxquelles la communauté internationale tient comme à la prunelle de ses yeux. Annoncée pour le 29 avril prochain, le report de la présidentielle est désormais inévitable et sa tenue dépend désormais de la libération du territoire. A quand donc cette libération ? La crise alimentaire aussi En tout cas, la reprise des différentes coopérations de nos partenaires dépend de cette élection qui consacrera le retour de l’ordre constitutionnel tel qu’exigé. La France, les USA et la Banque mondiale ont d’ores et déjà annoncé la suspension de leurs coopérations avec notre pays, alors que le Mali est suspendu par l’Union africaine. Et c’est là le début d’une pression que la communauté internationale va exercer sur nos nouvelles autorités. Pourront-elles résister ? C’est là toute la question. Parce que se dispenser des robinets de la communauté internationale n’est pas facile à supporter. Qui plus est, dans un contexte où la situation sociale est sous haute pression. 160 des 703 communes que compte le Mali sont sous une menace grave de déficit alimentaire. Une crise alimentaire qui nécessite la mise à disposition de 48 000 tonnes. Le gouvernement ATT était en train de prendre les dispositions pour faire face à cette situation à travers l’octroi d’exonérations à des commerçants pour l’importation du riz et du maïs. Quel suivi sera fait de ces mesures comme le président de la Codem, Housséini Amion Guindo l’a si bien rappelé au capitaine Sanogo lors de son audience ? Autant de défis qui attendent les nouvelles autorités du pays lesquelles pourront tirer une fière légitimité auprès des Maliens en parvenant à les relever. Abdoulaye Diakité

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