Résolution de la crise du Nord : Négocier et périr, ne pas négocier et …

Août 20, 2014 - 21:22
Août 20, 2014 - 18:09
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On ne change pas de méthode qui gagne. Et que faire avec une qui aligne les défaites ? Depuis GMT-Général Moussa Traoré-, nous avons beaucoup changé d’équipes (qui gagnent ou qui perdent ?), mais en matière de résolution de la crise du nord, nous avons gardé la même méthode : le dialogue, la négociation et toujours plus de concession.   [caption id="attachment_266012" align="aligncenter" width="620"]Ibrahim B Keita et Moussa Mara Ibrahim B Keita et Moussa Mara[/caption] Que peut-on dire d’IBK depuis le 17 mai dernier ? Qu’il est un otage (de qui ?), qu’il est pris au piège ? Qu’il découvre amèrement les affres du pouvoir dans un pays comme le Mali après 1991, 1992, 2006, 2012 et tout près mai 2014? A-t-il déjà des regrets ? A quels niveaux ? L’important, le plus urgent et le plus préoccupant est que Ladji Bourama est face à une situation des plus aiguës. Et par voie d’implication, le Mali est devant une situation périlleuse. Qui dit qu’IBK est dans de beaux draps, dit que le Mali risque de pas bien dormir. Car, c’est le premier qui implique le second. Mais, un quiproquo s’est glissé entre l’électeur malien et le candidat IBK : le peuple a cru que son champion avait dit qu’il allait lui décrocher le nord sans coup férir ; en deux temps trois mouvements. « IBK dé bissé » (c’est IBK qui peut), était devenu un lieu commun, un mot de passe et une évidence. Mais une fois élu, IBK a nié avoir une telle prétention. Force est de croire qu’il a raison. Dans son dernier meeting mahous de candidat, il avait lu son programme. Et ce programme accordait une place minuscule au dossier du nord. Et que disait-il ? Les rebelles ont pris les armes par frustration car on n’a rien fait chez eux. Une fois élu, je vais faire de chez eux une zone prioritaire de développement. Je leur consacrerai la part du lion.   C’est ce qu’IBK a proclamé à la face du monde. Conclusion, il a promis de mettre ses pieds dans les traces laissées par ATT qui avait lui-même suivi l’Adema - donc lui-même. IBK nous avait donc prévenu : je ferai comme les autres : négocier, négocier et négocier dron. Seule méthode admise, le dialogue, reconnaître qu’on a rien fait là-bas (donc que c’est normal le soulèvement contre l’Etat), qu’on va faire davantage pour eux. Que la SEULE solution envisageable était le dialogue. Que donc, ceci est affirmé implicitement, toute autre voie est bannie à jamais. On allait donc continuer sur cette voie exclusive qui nous enfonçait un peu plus, et un peu plus dangereusement à chaque fois, avec des accords-chaînes qui nous affaiblissait après chaque dialogue en … Algérie.     Parler vrai et ‘djonko alla’ A noter au passage qu’à son retour de Kidal, le Pm du Mali avait tenté un petit infléchissement dans le discours et dans la méthode : si la négociation suffit pour régler le différend, tant mieux. Sinon, on envisagera autre chose. Et là, le sang de l’ambassadeur des USA au Mali et les autres « amis » du Mali n’avait fait qu’un tour. Ces blancs sont donc tombés sur IBK à bras raccourci : contrôle ton fiston et fissa! Sinon, tu entendras de nos nouvelles ! Depuis, le « fiston » n’en a plus parlé et il a corrigé son langage avec la souplesse d’un athlète des pays de l’Est. C’est depuis cette date qu’il y’a eu l’affaire du corse, celle du Boeing, les mises en garde du Fmi, la rétention des fonds par la Banque Mondiale et d’autres prises de neutralisation sur la personne de Mandé Mansa. IBK est si étouffé depuis qu’il risque de nous l’abimer.     Souvenez-vous ces phrases : « Kati ne fera plus peur à Bamako ; en tout cas pas à Koulouba ! ». « On ne me trimballe pas ». « Je ne négocie pas avec un couteau sous la gorge ». « Hors de question d’aller dialoguer hors du Mali ! ».     Mais que voit-on aujourd’hui ? IBK accepte tout. Il boit tout sans rechigner. Ce fut le virage à 180 degrés sans même un rictus.   Négocier, nous n’avons pas le choix d’en faire autrement. Il nous faut avoir le courage de regarder certaines choses en face et de se dire certaines vérités. Cela facilitera beaucoup de choses et surtout évitera bien de malentendus porteurs à leur tour de conflits sociaux qui enveniment la situation. Il faut le dire à haute voix : nous n’avons pas le choix, nous sommes condamnés à négocier. Négocier ne nous sortira pas de l’auberge. Au contraire, ce sont les textes que nous signons qui nous rendent vulnérables ; mais on ne peut pas faire autrement. Et si nous refusons la négociation, la communauté internationale nous attachera le scorpion à la queue. Oui, chères compatriotes, la situation est grave : si nous négocions, nous sommes morts et si nous ne négocions pas, on nous tue.   En tout état de cause, il est temps que nos gouvernants partagent avec nous certaines préoccupations sans détour et avec sincérité. Le Malien est capable de comprendre si on lui explique et il est capable de coopérer si on le sollicite avec « ventre propre ». Le si président a besoin de son peuple, nous sommes sûrs qu’il répondra favorablement. Il suffit de parler vrai au Malien et de lui expliquer telle quelle la situation, et il se ramollit.   Amadou Tall

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