Rétention des notes à l’IPR Ifra de Katibougou : Le comité syndical compromet l’année scolaire
Depuis quelques mois, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, sous la houlette du ministre Siby Ginette Bellegarde, a entrepris de redonner espoir à cet ordre d'enseignement qui perdure dans la léthargie. Pour ce faire, lors d'un Conseil des ministres en juillet 2011, elle a fait une communication dans laquelle elle montre sa vision pour un enseignement supérieur moderne et efficace . Cette vision prend en compte toutes les préoccupations exprimées par l'ensemble des acteurs du monde scolaire. Malheureusement, certains acteurs ne l'entendent pas de cette oreille malgré les engagements qu'ils ont, eux-mêmes, souscrits lors du Forum national sur l'Education. C'est le cas du Comité-SNESUP de l'IPR/IFRA (C-SNESUP-IFRA) qui, après une grève de 48 heures, a décidé d'opter pour la rétention des notes des étudiants.
ans son préavis de grève du 12 août 2011 adressé au ministre du Travail, de la fonction publique et de la reforme de l'Etat, le C-SNESUP-IPR/IFRA de Katibougou dénonce des manquements au protocole d'accord qu'il a signé avec la partie gouvernementale. C'est ainsi que la section syndicale de l'IPR s'est insurgée contre ce qu'elle a appelé son exclusion délibérée dans le payement du taux forfaitaire comme compensation financière pour la validation de l'année académique 2009-2010.
Ce n'est pas tout. Le Comité syndical dénonce aussi ce qu'il qualifie de non respect du protocole d'accord du 9 mai 2011 concernant l'arrêt immédiat et le reversement des sommes prélevées sur les salaires de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique au titre de l'AMO et le retard chronique dans le payement des frais d'encadrement du cycle Technicien Bac+2 et du cycle Ingénieur de l'année académique 2009-2010.
A la suite de ces griefs, l'Assemblée générale des travailleurs, qui s'en est suivie, a décidé ce qui suit : le payement immédiat de la compensation financière aux travailleurs de l'IPR/IFRA pour la validation de l'année académique 2009-2010, l'arrêt immédiat des prélèvements arbitraires sur les salaires de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique au titre de l'AMO et le reversement des retenues opérées et le payement immédiat des frais d'encadrement des Techniciens Bac+2 et des Ingénieurs de l'année académique.
Si ces revendications ne sont pas satisfaites au bout de 48 heures, poursuit le communiqué, une grève de 72 heures avec rétention des notes sera déclenchée du jeudi 1er au samedi 3 septembre 2011.
Le même communiqué indique que la rétention des notes se poursuivra jusqu'à la satisfaction totale des points de revendication.
A l'opposé de cette décision de la section syndicale de l'IPR d'hypothéquer l'année scolaire, il apparaît qu'en réalité, l'IPR/IFRA fut la seule structure autorisée à poursuivre ses cours après la décision gouvernementale de fermer les structures de formation supérieure à partir du 30 juillet 2011.
En effet, cette grande école de formation dans le secteur agricole n'a pas le même calendrier de travail que les autres structures universitaires.
Ici, les vacances vont du 1er mars au 30 mai (3 mois) et le reste de l'année est consacré aux cours théoriques et pratiques, les enseignants mettant à profit la période des pluies pour la formation pratique sur le terrain.
Il s'ensuit que, alors que les syndicats de l'Enseignement supérieur déclenchaient une grève illimitée le 17 mars 2010, ceux de l'IPR/IFRA jouissaient pleinement de leur congé statutaire de deux mois. Mais, curieusement, le C-SNESUP-IPR/IFRA, à travers un préavis de grève mentionné plus haut, revendique le paiement des deux mois de compensation payés à leurs collègues des autres structures qui ont consacré leurs congés à faire des cours de rattrapage pour permettre la validation de l'année scolaire 2009-2010.
C'est ainsi que les montants payés par l'Etat aux enseignants, dans le cadre de cette compensation financière, vont de 454.000 à 544.000FCFA par. C'est ainsi qu'il a été décidé de payer au personnel enseignant ayant effectivement dispensé les cours les montants suivants : 227.000 FCFA/mois pour les Assistants, 248.000 FCFA/mois pour les Maitres-assistants, 255.000FCFA/mois pour les Maitres de conférence et 272.000 FCFA/mois pour les Professeurs.
A la lumière de toutes ces informations, il n'est pas exagéré de se demander ce que cherche réellement le C-SNESUP-IPR/IFRA en ce moment crucial où l'Enseignement supérieur est en train de retrouver ses marques.
Diakaridia YOSSI
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