Situation à Kidal : Le ministre de la défense, Soumeylou Boubeye Maïga sur l’ORTM dans le journal télévisé de 13H du jeudi 22 mai 2014 : « L’armée se réorganise »

Peut 22, 2014 - 14:26
Peut 22, 2014 - 15:11
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[caption id="attachment_173571" align="alignleft" width="250"]Soumeylou_B_Maiga, ministre_Defense Soumeylou B Maiga, ministre de Défense[/caption] Pouvez-vous nous parler de la situation aujourd’hui sur le terrain.

Hier comme vous le savez les forces armées avaient entrepris une action de reconquête de certains nombres de positions. Considérés comme des positions clés au sein de Kidal.  Parce que vous savez depuis les évènements du week-end passé, le camp que nous occupions était resté le seul symbole de l’Etat à Kidal. Donc les forces avaient entrepris une action pour reconquérir  les autres secteurs  en particulier le Gouvernorat.  Le déroulement  a connu deux moments : un moment favorable et un moment qui nous a été défavorable.  A la suite de quoi nos forces se sont retirées. Pour l’essentiel aujourd’hui nous procédons à une réorganisation de nos forces à partir de Gao et d’autres points. Au niveau du bilan, nous n’avons pas fini d’évaluer nos pertes en vies humaines. Nous savons seulement,  malheureusement, que parmi les pertes il y a le Colonel Fayçal. C’est la preuve que ce sont toutes les entités de l’armée qui participent au combat. Nous avons 97 éléments au niveau du camp II avec la MINUSMA parmi lesquels 22 blessés. Et puis nous essayons de réorganiser nos forces sur le terrain. Parmi les prisonniers ils sont moins ce que les propagandes de l’autre camp laissent croire. Pour l’essentiel nous essayons de regrouper nos éléments, de revoir ce qui a marché et ce qui n’a pas marché, de faire le point et tirer les leçons pour pouvoir, en attendant les instructions, nous reconfigurer. Vous savez, dans l’histoire militaire, il n’y a aucune nation qui a gagné une guerre sans au moins avoir perdu une bataille. Cette bataille-là ne nous a pas été favorable, mais les objectifs de nos forces armées qui sont ceux de l’ensemble de la nation c’est de faire en sorte que la souveraineté de l’Etat du Mali s’exerce partout sur le territoire. C’est dans cette perspective que nous allons nous réorganiser en attendant que nous ayons d’autres instructions et d’autres directives.   Est-ce que vous pouvez confirmer aujourd’hui la prise de Kidal et de Menaka par les groupes armés ?

Actuellement nous nous sommes retirés de Kidal. Menaka est sous pression de  la part d’éléments que nous estimons majoritairement du MUJAO, mais alliés à tous les autres…Sur Menaka nous sommes en relation avec la force Serval  qui est prête à considérer positivement nos demandes d’appui. Donc nous sommes en relation avec la force Serval pour identifier la nature de l’appui que nous pourrions leur demander en fonction de l’évolution de la situation. Pour le moment Menaka n’est pas tombée. Partout dans les autres secteurs nos positions sont  intactes à Tessalit, à Aguel Hoc, dans le secteur de Gao, dans le secteur de Tombouctou bien sûr. Nous avons une vision de l’ensemble du théâtre. Et nous continuons de toutes les façons à alimenter sur le plan logistique nos éléments qui sont sur Gao et  bien sûr dans d’autres secteurs. Et comme je l’ai dit, nous allons nous réorganiser et  reconfigurer nos dispositifs et tirer les leçons de l’action qui a été menée. Et puis attendre quelles vont être les orientation politiques.  

Les populations sont inquiètes non seulement à Kidal, mais également dans les autres régions du Nord. Quelles sont les mesures prises pour leur sécurité ?

Les mesures que nous prenons, comme je l’ai dit en dehors de Kidal, dans tous les autres secteurs nos positions sont intactes. Donc nos forces peuvent faire face à toutes les velléités. A l’intérieur de Kidal, d’après les informations que nous avons, il y a eu des exactions sur les populations qui ne sont pas favorables à ceux qui ont le contrôle de la ville aujourd’hui. Nous souhaitons que les citoyens se mobilisent non pas pour servir de relais à la panique ou à la propagande des autres. Mais pour servir de soutien à ce que l’Etat fait actuellement, à ce que le gouvernement fait, à ce que le président fait pour faire en sorte que la Nation se retrouve unie, que l’Etat puisse assoir sa souveraineté et son autorité partout . Et ce qui se passe depuis le week-end dernier nous montre bien que la reconstruction de la paix civile, de la cohésion sociale, de la souveraineté de l’Etat est un processus de longue haleine.  Il ne faut pas que dans ce processus là nous nous trompions de front ni d’adversaires. Et je crois que cela est extrêmement important. Je pense que le front sur lequel nous devrons tous être unis aujourd’hui c’est comment faire en sorte que l’Etat assure sa souveraineté sur l’ensemble du territoire. Par rapport aux forces armées, comme je l’ai dit, dans ces circonstances là il y a une machine de propagande pour essayer de démoraliser la population et les forces. Les assurances que je peux donner c’est que nos forces ont l’essentiel de ce qui leur est nécessaire pour accomplir leur mission. Le théâtre militaire est changeable, il peut être positif et négatif à un moment donné. Il s’agit pour nous de tirer les leçons de ce qui n’a pas marché et qui a contrarié les objectifs qui étaient les nôtres au moment de cette action-là. Et rester toujours au service du pays, au service de l’Etat pour assurer la souveraineté nationale partout sur le territoire.   Est-ce que vous avez un appel à lancer pour la population ?

L’appel que j’ai à lancer est de rester mobilisé, mais  en faveur de ce que nous sommes en train de faire et non pas contre tel ou tel. Par rapport à nos forces partenaires, comme je l’ai dit, nous sommes en train de travailler en relation avec la force Serval qui par ailleurs nous assure l’évacuation de nos blessés. Donc je pense que les uns et les autres, les forces partenaires comme nous-mêmes, nous tirons les leçons de ce qui n’a pas bien marché dans les périodes antérieures. Et nous essayons d’avancer vers l’objectif qui reste constant, qui est de ramener la paix, de ramener aussi la souveraineté nationale partout.  Interview transcrite par maliweb.net

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