Soumaila Cissé désigné hier candidat de l’Urd à la présidentielle : Une investiture sur fond de suspicion
Après 2002, Soumaïla Cissé sera de nouveau dans la course à l’accession de la présidence de la République. Pour ce faire, il a été investi hier candidat de l’Union pour la République et la Démocratie. Derrière l’écran de fumée de la liesse qui a marqué cette intronisation, ce sont des suspicions sur le double jeu de certains leaders du parti du poignet de main dont les ministres Abdoul Wahab Berthé, Salikou Sanogo et l’ex-ministre Oumar Ibrahim Touré à qui on prête des soutiens à l’ex-Premier ministre, Modibo Sidibé, minent déjà la cohésion au sein du parti du poignet de main.
Comme attendu, le président sortant de la Commission de l’UEMOA, Soumaïla Cissé, a été désigné hier dimanche candidat à l’élection présidentielle de 2012 par la conférence nationale de l’Union pour la République et la Démocratie. Une investiture qui a été faite dans une salle en délire. Mais, derrière cette fête de façade a déjà pris place des inquiétudes et des supputations sur le soutien de certains cadres au porte étendard de l’URD dans la course à la succession du président Amadou Toumani Touré. En effet, certains partisans de Soumaïla Cissé suspectent des camarades et non des moindres à rouler pour d’autres candidatures, précisément celle annoncée de l’ancien Premier Ministre, Modibo Sidibé. D’ailleurs, l’accointance avec ce dernier a déjà valu l’exclusion à M Sow, frère d’une proche de Soumi, Mme Sy Kadiatou Sow. Nommé chef de cabinet à la primature, le pauvre a été débarqué au dernier congrès de l’URD.
A quelques mois de la présidentielle, on n’ira pas jusqu’à une telle mesure, mais on est quand même convaincu que tous ne vont pas tirer dans la direction, surtout ceux de la troisième région dont les cadres veulent tous travailler à l’élection d’un ressortissant pour le sacre politique de Kénédougou. « C’est le tour de Sikasso de présider le Mali », plaident-ils. Une ambition qui milite en faveur du probable candidat, Modibo Sidibé, le plus crédible des prétendants ressortissants de la 3e région. Les ministres Abdoul Wahab Berthé et Salikou Sanogo notamment nommé au gouvernement avec le soutien de PM qui lui avait confiée l’organisation du Forum sur l’éducation, apparaissent très logiquement comme « des traitres tout désignés ». Des suspicions confortées par les prises de position des deux cadres lors des débats sur certains sujets comme les reformes et le choix du fichier électoral. Bien sûr que les deux intéressés rient de ces supputations.
Les mêmes supputations sont nourries au sujet de l’ancien ministre de la Santé, Oumar Ibrahim Touré déjà combattu en 2007 pour une prétendue affiliation au président Amadou Toumani Touré. Ses ennuis judiciaires à la suite de la découverte des détournements de sommes importantes du Fonds mondial de lutte contre la tuberculose et le paludisme ont été pain béni pour le camp de Soumaila Cissé qui n’a pas hésité de prendre publiquement ses distances avec son ancien protégé. On craint évidement la vengeance de cet homme humilié et vilipendé qui est certain qu’il a peu de choses à espérer d’une éventuelle victoire de Soumaïla Cissé dont la ténacité de la rancune est légendaire. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle que nombre de ses anciens camarades de l’Adema-PASJ et du RPM ne souhaitent pas du tout sa victoire en 2012. « Si Soumaila gagne, il va raser le siège de l’Adema-PASJ et beaucoup vont prendre la route de l’exil » évoquait hier un de ses anciens compagnons du parti de l’Abeille dont il a quitté les rangs en 2002 après que sa candidature ait été sabotée par les siens. La peur de ses représailles continue l’un des talons d’Achilles de Soumi. A lui de rassurer pour faire l’unanimité et ensuite gagner. Mais, ce chemin semble encore très loin.
Abdoulaye Diakité
Coulisse d’investiture :
Le chargé de communication de Soumaïla Cissé revendique son mépris des journalistes
A la veille de la conférence nationale de l’investiture de leur candidat, les chargés de communication de l’URD ont décidé de rencontrer la presse. C’était le vendredi matin au siège du parti à Badalabougou. Une rencontre qui a vu le chargé de communication et ancien patron du Comité de régulation des télécommunications, Modibo Camara, revendiquer son mépris des journalistes. « Je reconnais que j’ai eu peu d’égards envers la presse » a-t-il clamé devant des journalistes abasourdis à qui il s’est aussi empressé de donner des leçons de déontologie avant de se contredire en annonçant que son parti comptait faire publier dans les journaux des articles commandités.
Notre pauvre apprenti a été repris au volée par un de nos confrères qui lui a rabattu le caquet en rappelant que les journalistes n’ont pas de leçon à recevoir de lui qui va sans nul doute perdre le candidat Soumaila Cissé s’il devait organiser la communication de celui-ci.
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