Suite aux multiples cas de vols à main armée aux 330 logements sociaux de Yirimadio Sema : Les chefs de famille menacent de monter des brigades d'autodéfense

Jan 24, 2011 - 18:30
Mar 4, 2011 - 17:10
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[caption id="attachment_12904" align="aligncenter" width="600" caption="Logements Sociaux, Sébénikoro, 2007"][/caption]

Depuis le mois de décembre 2010, la quiétude qui régnait au niveau des 330 logements sociaux de Yirimadio SEMA est perturbée par un gang très audacieux. Opérant en bande (six à dix) et portant l'uniforme des policiers et gendarmes lors du maintien d'ordre (la tenue noire), les bandits agissent à visage découvert comme en territoire conquis.

Nous ne le dirons jamais assez, les périodes de fêtes sont des moments où les cas de vols et autres délinquances se multiplient. Ce, parce que certains refusent de travailler et veulent vivre dans le luxe. Ainsi, les habitants des 330 logements sociaux de Yirimadio SEMA sont de nos jours à la merci d'un gang qui vient, quasiment chaque semaine, enlever des motos au nez et à la barbe de leurs propriétaires. D'après Boubacar Camara, secrétaire général de l'association qui gère les 330 logements, huit motos Jakarta ont été volées en l'espace d'un mois.

Le dernier en date remonte au vendredi 21 janvier à trois heures du matin. Selon Bakary Kanté, la victime du jour, il a été réveillé par des bruits venant de son salon. Naturellement, comme tout bon chef de famille, il se dirige vers l'entrée principale. "J'ai vu un homme sortir avec ma moto. Habillé en tenue de policier, il a braqué le fusil qu'il tenait sur moi et je suis retourné dans ma chambre" a confessé Bakary Kanté. Au constat, il ressort que les bandits coupent le haut et le bas de la porte avec des cisailles. Ce qui leur permet d'introduire la main et sauter le plus facilement du monde les crochets. Au même moment, l'un des gardiens que l'association a engagé pour organiser des patrouilles locales, était tenu en respect par trois bandits pour qu'il ne donne pas le coup de sifflet, synonyme d'alerte.

Face à leur impuissance, les victimes et les responsables de l'association saisissent le commissariat de police du 13ème. L’un d'eux se plaint de la réponse des policiers : "Nous ne disposons pas de moyen et c'est surtout le carburant qui nous manque pour faire des patrouilles". Il n'en fallait pas plus pour mettre certaines victimes en colère : "La police sait que nous sommes régulièrement braqués car nous les saisissons quotidiennement. Si ça continue et la police ne réagit pas, nous serons obligés de nous armer et monter des brigades d'autodéfense car trop c'est trop". L'intervention de la police est d'autant plus attendue que le témoignage du gardien braqué est éloquent : "Les bandits qui m'ont tenu en respect étaient habillés en tenue de la police, étaient armés, portaient des turbans au cou, mais leurs visages étaient découverts".

Le ministère de la Sécurité intérieure et de la protection civile est fortement interpellé car, les chefs de famille des 330 logements sociaux sont déterminés à se faire entendre et éventuellement à se rendre justice. D'ailleurs, Harouna Sissoko le dit sans ambages : "Nous allons marcher jusqu'à Koulouba pour exprimer notre ras-le-bol. Nous n'avons pas de route, pas d'école encore moins de dispensaire et maintenant, on vient troubler notre quiétude. Quand les policiers disent qu'ils n'ont pas de carburant, qu'ils nous disent ce qu'ils font des recettes générées dans l'établissement des cartes d'identité et autres certificats de résidence". Dans tous les cas, cette situation doit être prise au sérieux. Elle interpelle autant les autorités administratives que politiques car sans sécurité point de développement. Surtout que le cas des 330 logements sociaux de Yirimadio SEMA est une poudrière en devenir. 

Diakaridia YOSSI

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