Sanogo apparaît comme un Leader de l'ombre, celui qui tire les ficelles et met ses hommes aux postes stratégiques. Il agit comme une tour de contrôle pour tous ceux qui veulent poser leurs valises dans son régime.
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Capitaine Sanogo Amadou Haya[/caption]
Lorsqu'il a donné l'accolade émouvante et sincère au Président intérimaire avec des mots reconnaissant en Dioncounda, le Président de tous les maliens, Sanogo s'est attiré la grâce de tous les partisans du Fdr, les antis putsch et le respect et la considération de la communauté internationale. En posant un tel acte de fusion avec les autorités civiles, Sanogo a affiché sa détermination à ne pas être la source des tensions internes et agit avec intelligence. Désarmant les critiques envers la junte, il tire les bénéfices d'une attitude chevaleresque envers un président intérimaire qu'il a appris à respecter et à admirer. En dépit de l'agression dont il fut victime, le Président par intérim n'a jamais accusé qui que soit et pardonna à ses agresseurs.
Le triumvirat tient à sauver la transition. Ils ne sont pas rivaux, mais partenaires dans un deal gagnant-gagnant.
Le Président, son vice président et le Pm l'ont bien compris. Leur survie individuelle dépend de leur réussite collective dans la gestion de la transition. C'est en cela qu'il faut rendre hommage à la médiation de la Cedeao et à l'accord-cadre. Le cadre institutionnel nouveau, s'améliorera après l'épreuve du feu.
Aujourd’hui, le Président par intérim qui tire sa légitimité plutôt de l'accord cadre que de la constitution a renvoyé l'ascenseur à Sanogo en maintenant les militaires dans le cadre institutionnel imaginé par l'accord cadre. En prévoyant, une vice présidence pour Sanogo sous forme de bonus, Dioncounda fit preuve d'un sens politique élevé, bien à propos. Il donna raison à Alpha Oumar Konaré qui l'avait choisi comme successeur à la tête du parti Adema avec la perspective de gouverner le pays.
Dioncounda est apparu comme une force tranquille au regard des passions volcaniques générées par la période de transition. Pendant que la lutte pour le pouvoir animait d'étranges sentiments chez les antis et pro putsch, le président par intérim en s'éloignant de l'épicentre des tensions politiques a su trouver une attitude messianique pour rassembler plutôt que de diviser.
La nouvelle architecture du gouvernement est à la fois une continuité et un marqueur de territoire En effet, il reprit la diplomatie, son domaine régalien, y nomma un jeune loup aux dents longues et réaffirma sa neutralité dans le choix des responsables des autres départements ministériels donnant au Pm une place prépondérante dans la conduite de l'action gouvernementale. Cet attelage baroque produira t'il l'étincelle pour la conquête du Nord, l'avenir nous le dira.
Birama FALL
