Visite de la garnison de Kati : Les soldats maliens dans les logements misérables

Fév 11, 2013 - 02:57
Fév 11, 2013 - 02:57
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Kati située à 15 kms de Bamako, ville garnison et QG du héros du coup d’Etat du 22 mars Amadou Haya Sanogo, a abrité le vendredi dernier un point de presse du  Comité Militaire de Suivi et de la Reforme des Forces de défense et de Sécurité (CMSRFDS).Pourquoi ? En effet, les militaires ont  voulu partager avec les hommes de presse les difficultés, les missions et les réalisations dudit  comité depuis sa mise en place  au mois de juin 2012. Le visiteur des logements du camp militaire, ne respire que désuétude et misère, à vue d’oeil. Les militaires qui dirigent la fameuse structure qui s’est substituée au CNRDRE sont-ils en train de travailler ?Au cours d’un point de presse à Kati ce week-end, ils ont passé au peigne fin quelques vérités. L’animation de la conférence était l’affaire du Colonel Diallo, non moins  Secrétaire Général du Comité Militaire de Suivi et de la Reforme des Forces de Défense et de Sécurité, assisté de quelques membres. D’entrée de jeu, le Secrétaire Général du Comité a fait un rappel historique de la création de la structure militaire, ses difficultés, ses missions, ses réalisations et les actions entreprises dans le cadre de la contribution à l’effort de guerre. A la loupe du Colonel Diallo, le comité a été crée au mois de  juin 2012 par loi n°12-26. Cette loi a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée Nationale (132 députés ont voté pour) le 29 juin. « C’est  est un service rattaché à la Présidence de la République avec comme missions de participer à l’élaboration des documents de reforme des forces de défense et de sécurité avec le ministère de la défense et  celui de la sécurité intérieure, d’assurer le suivi de la mise en œuvre de ces reformes et de participer à leur évaluation », a-t-il précisé. A travers ses missions, le Comité est constitué d’une présidence qu’assure le Capitaine Amadou Haya Sanogo, d’une vice-présidence, d’un secrétariat général et de trois (3) Commissions (Finance, Logistique, et celle des statuts et politique sécuritaire). Dès la mise en place de cette structure, « nous avons procédé à la réparation des engins (blindés et d’artillerie) qui étaient en panne depuis une trentaine d’années et qui sont aujourd’hui à la disposition des forces de sécurité au front », a affirmé le colonel. Dans le cadre de la restauration des disciplines, la nomination de certains officiers et sous- officiers a permis de créer un climat de confiance entre le commandement et la troupe. Le Colonel Diallo ajoutera que  dans la : « la prise en charge sanitaire, le comité a œuvré pour la réfection totale  de l’infirmerie et la maternité de la garnison de Kati en faveur des militaires et des  civiles», a-t-on noté. Au cours de son intervention, le Colonel Diallo a déploré l’Etat des conditions de vie des militaires et surtout des équipements ou encore des bâtiments qui  dateraient  de l’époque coloniale. Qu’en est-il de la préparation psychologique des soldats maliens ? Le  moral en effet est au  beau fixe. « Il  est remonté grâce aux actions menées par le comité. Par conséquent, les  militaires sont bien  rassurés du bon état de leurs équipements (armements, engins). Quant à  la prime de guerre, elle a grimpé de  6.000 à 50.000 F CFA », a signalé le Colonel Diallo. Il s’agit là, d’une véritable  bouffée d’oxygène pour les soldats maliens, qui se battaient auparavant pour un moins que rien. Maintenant, la motivation est de mise et le sens élevé du devoir que rien ne peut empêcher, est plus que jamais  au rendez-vous. «  Les militaires se battaient au  front avec une prime de 6.000 F par mois, nos autorités n’ont jamais réagi par rapport à cela. Nous nous battions encore  avec un grand souci dans le ventre. Car, les soldats pouvaient mourir sur le champ de bataille sans aucune garantie de retraite ou de pension pour sa famille » a-t-il affirmé encore une fois. Après le point de presse, les journalistes ont eu droit à une visite des lieux. En effet, elle était guidée par le commandant de zone, Soumaila Prosper Traoré, un vieux militaire qui habite la localité depuis plusieurs années. La visite  a débuté par la présentation aux hommes de presse  de quelques  logements respirant à tous points de vue  la désuétude. Du coup, les journalistes ont été frappés par la promiscuité des lieux. Des habitations, rien que pour de misérables individus, mais dans lesquelles logent des militaires au service de la défense nationale. Que faire ? Même si l’on sait que Napoléon Bonaparte  avait lancé cette célèbre phrase : «La pauvrété, les privations et la misère sont l’école du bon soldat ». Le Comité militaire que dirige le Capitaine Amadou Haya SANOGO a conduit les journalistes pour visiter un centre de formation et un terrain d’entrainement  lesquels ont connu quelques travaux de réfection. Cependant, le coût n’a pas été communiqué à la presse. La visite a pris fin au ministère de la Défense et des Anciens Combattants où il avait été prévu  que les journalistes rencontreraient  le Chef d’Etat  Major des armées. Cette rencontre n’a pas eu  lieu, malheureusement ! Pourquoi ? L’attaque intervenue le même jour du camp des bérets rouges de Djikoroni Para, quartier situé en commune IV du district de Bamako, serait-il le motif ? Mountaga DIAKITE

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