Amadou Toumani Touré, président de la République : « De tous les actes que j’ai accomplis à la tête du pays l’AMO est certainement le plus important… ».

Peut 31, 2011 - 18:30
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Le gouvernement de la République du Mali a mis en place un régime d’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) par Loi N°09-015/P –RM du 26 octobre 2009. L’AMO est un régime contributif pour l’assuré qui permettra à ce dernier et à ses ayants droits de bénéficier de soins médicaux après paiement d’un ticket modérateur.

Cette initiative historique et unique dans toute la sous–région ouest -africaine francophone permettra de renforcer la protection sociale et d’améliorer la situation sanitaire des populations maliennes.

La gestion du régime d’Assurance Maladie Obligatoire est assurée par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CANAM) créée par la Loi N°09-16/AM-RM du 26 juillet 2009.

L’AMO est la concrétisation d’une volonté politique. Plusieurs étapes ont concouru à sa mise en place. Ainsi, en 2003 il y a eu la tenue des journées de réflexion sur la protection sociale dans les secteurs publics, privés et informels.

Ces journées ont suggéré la mise en place d’un mécanisme de prise en charge de la maladie. Pendant cette même année une Etude a été commandité pour recueillir des données sur l’état de la prise en charge de la maladie au Mali. Cette Etude a proposé un certain nombre de scénarii et des mesures pratiques pour la mise en place de l’AMO et du Fonds d’Assistance Médicale (FAM).

En 2004, ont été organisées les 1ères journées de concertation sur l’AMO et le FAM. L’année 2006 a vu l’organisation des journées de concertation sur l’AMO et le FAM. Ensuite, ce fut l’organisation, en 2007, de concertations nationales sur les projets de textes devant instituer l’assurance maladie obligatoire et le régime d’assurance médicale (lois et décrets),

Trois Groupes de Travail (juridique, finance et médico–pharmaceutique) comprenant les représentants des départements ministériels, les acteurs sociaux et société civile ont travaillé pendant trois mois sur les autre aspects techniques et organisationnels de l’AMO.

Sont assujettis à l’AMO : les fonctionnaires civils, militaires et des collectivités territoriales, les parlementaires, les agents des forces armées et de sécurité, les personnes assujetties au régime de sécurité sociale en vigueur dans le secteur privé, les titulaires de pension civile, militaire et de retraite parlementaire. Peuvent aussi  adhérer à l’AMO, les personnes affiliées au régime d’assurance volontaire de l’INPS.

Quelques Principes sous tendent l’AMO, notamment la contribution (cotisation salariale à la source), la solidarité (salariés et fonctionnaires, sains, malades, Personne Agées) la mutualisation du risque, la prise en Charge par Tiers Payant avec paiement d’un Ticket Modérateur.

Les prestataires de soins conventionnés par l’AMO sont toutes les formations de soins publiques, communautaires, privées à but non lucratif, dès lors que la qualité des soins qu’elles dispensent sera considérée comme satisfaisante. Ainsi, les officines pharmaceutiques privées qui le souhaiteront et qui accepteront les conditions de prise en charge définies par la garantie de l’AMO (notamment l’exclusion des spécialités lorsqu’il existe des génériques), les formations de soins qu’elles dispensent sera considérée comme satisfaisante et que les tarifs qu’elles pratiquent seront jugés acceptables.

Outre la personne assujettie, l’AMO couvre les membres de la famille qui sont à sa charge, à condition qu’ils ne soient pas bénéficiaires à titre personnel d’une assurance de même nature. Sont considérés comme membres de la famille à charge : le (s) conjoint de l’assuré, est ascendants directs de l’assuré, les enfants mineurs à la charge de l’assuré, les enfants de l’assuré, sans limite d’âge, atteints d’un handicap physique ou mental, les empêchant d’exercer une activité rémunérée.

L’AMO a pour Organisme de gestion la CANAM (Caisse Nationale d’Assurance Maladie). Participent à la gestion technique de l’assurance maladie obligatoire, en qualité d’organismes gestionnaires délégués, l’institut National de Prévoyance Sociale (INPS) et la Caisse des Retraites du Mali (CRM).

La CANAM est chargée de la centralisation des cotisations de l’assurance maladie obligatoire, l’immatriculation des assurés et la mise à jour des droits des bénéficiaires, l’allocation aux organismes gestionnaires délégués des dotations de gestion couvrant leurs dépenses techniques et de gestion courante, la passation des conventions avec les formations de soins et le suivi de leur déroulement, l’appui et le contrôle des organismes gestionnaires délégués.

Les ressources de l’AMO sont constituées par des cotisations dont les taux sont les suivants : Etat employeur : 4,48 %, Employeur privé : 3,5 %, Fonctionnaires et travailleurs salariées : 3,06 %, Retraités et veuves : 0,75% ; Assurés volontaires : 6,56 %.

Le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré (ATT) s’est dit heureux de recevoir sa carte d’assuré de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO). S’exprimant le vendredi 30 avril 2011 au Palais de Koulouba devant un parterre de personnalités, le président de la République a déclaré que c’est la première fois de sa vie qu’il reçoit une carte de cette nature.

« En tant que président de la République, je ne suis pas assuré. Depuis 9 ans que j’exerce cette fonction je paye moi –même mes ordonnances, ceux de ma femme et mes enfants », a dit le président Touré, ajoutant qu’avec ces premières remises de cartes de l’AMO à une vingtaine d’adhérents recensés à travers tout le pays, le Mali vient de franchir un pas très important en matière de protection sociale.

Qualifiant l’AMO d’une des réformes les plus importantes du pays depuis 1960, le chef de l’Etat a aussi déclaré que de tous les actes qu’il a accomplis durant ces deux mandants de 5 ans consécutifs à la tête du pays, l’AMO est certainement le plus important.

« Combien de nos compatriotes ne peuvent même pas accéder à un centre de santé », s’est interrogé le président de la République qui a invité ses compatriotes à ne pas être égocentriques. « Nous devons savoir partager. Je sais qu’il y a certains parmi nous qui peuvent aller se soigner partout, en France, au Maroc, en Tunisie… Ils ont les moyens, mais pensons aux grand nombre ».

Le Ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agrées, Harouna Cissé, pour sa part, s’est dit convaincus que la réforme de l’Assurance Maladie, malgré toutes les exigences qui y sont liées et qui sont le propre de toute entreprise importante du genre pour un pays est un chantier qui améliorera à coup sûr nos systèmes de santé et de protection sociale.

Parallèlement à l’AMO gérée par la Caisse nationale d’Assurance Maladie (CANAM), l’Etat a mis en place le Région d’Assistance Médicale personnes dépourvues de revenu, communément appelées « les indigents ».

Le Régime d’Assistance Médicale, prévu par le Programme de Développement Economique et Social du Président de la République, Amadou Toumani Touré, est un mécanisme non contributif en ce sens que les bénéficiaires ne participent pas à la constitution des ressources pour leur prise en charge, contrairement à l’Assurance Maladie Obligatoire. Il procède du souci, pour le Mali, de renforcer la solidarité nationale et locale.

Son panier de soins porte sur l’hospitalisation avec intervention ou sans intervention chirurgicale et l’ambulatoire. Que ce soit en cas d’hospitalisation ou d’ambulatoire le RAMED prendra en charge : les examens de laboratoire, l’imagerie médicale, les soins médicaux, la maternité, les médicaments (DCI). Les ressources de l’Agence Nationale d’Assistance Médicale sont : les subventions de l’Etat (65%), les ressources collectées des Collectivités Territoriales (35%).

Ibrahim Guindo

Chargé de Mission / Communication

MDSSPA

 

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