[caption id="attachment_82166" align="alignleft" width="350"]
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/07/cheick_comete.jpg)
Cheick Modibo Diarra est Premier ministre depuis le 17 avril 2012.[/caption]
Si le renouvellement de l'équipe gouvernementale est largement souhaité par les forces vives du Mali, des divergences se font sentir quant au maintien ou non de l'actuel Premier ministre. La crise institutionnelle est à un autre tournant.
La phase actuelle de la crise institutionnelle que traverse le Mali semble se réduire aujourd'hui à un changement ou non du Premier ministre Cheick Modibo Diarra. La formation d'une nouvelle équipe ne pose plus de problème majeur aux différents acteurs.
C'est en définitive le président Dioncounda Traoré, attendu cet après-midi à Bamako qui a le dernier mot pour remercier Cheick Modibo Diarra ou lui renouveler sa confiance.
S'il opte pour un homme nouveau à la primature, la crise institutionnelle malienne en ressentira-t-elle pour autant une amorce de dénouement ? Rien ne permet de l'affirmer. Dans la mesure où la course contre la montre que l'Etat doit engager afin de reconquérir le nord malien peut ne pas atteindre sa vitesse de croisière dans le timing souhaité. Le Chef du Gouvernement étant un nouvel arrivant peut avoir besoin d'un nouveau temps pour prendre ses marques.
Toutefois, il faut reconnaître qu'en dénichant un Premier ministre de consensus aguerri sur ce dossier sécuritaire du septentrion, le pays pourrait rapidement faire des avancées en terme de négociations avec les envahisseurs ou d'option militaire. Mais, il faut craindre que ce débat de changement du locataire de la primature ne pousse pas les différents regroupements à radicaliser leur antagonisme et conduire le pays à une autre crise institutionnelle.
Il faut rappeler que les anti-putschistes du FDR déclarent avoir été déçus par Dr Cheick Modibo Diarra à cause d’un certain nombre d'actes et de propos qu’il a tenus (voir article ci-dessus). Quand les centristes de la CSM tiennent comme à la prunelle de leurs yeux au maintien de l'astrophysicien à la primature ; la COPAM, pro-putsch, exige une convention nationale souveraine du peuple avant tout changement institutionnel. Il y a de quoi craindre de nouvelles frictions voire des démonstrations de force dans les rues de Bamako. Toute chose qui donnera du fil à retordre à un président de la transition, qui revient de très loin et qui a besoin de ménager son énergie.
En outre, la médiation de la CEDEAO aura du pain sur la planche dans ce débat qu'elle a presque introduit sans avoir eu le courage d’être plus incisif. A la question relative au changement du Premier ministre, les dirigeants de l'organisation ouest-africaine continuent de claironner "
il revient aux Maliens eux-mêmes de décider de leur Premier ministre et de leur gouvernement ". Cela, non sans avoir brandi un ultimatum, c’est-à-dire le 31 juillet, qui expire dans quatre petits jours.
Bruno D. SEGBEDJI