Choix difficile pour le capitaine Amadou Sanogo : Mais une sage décision

Avr 2, 2012 - 06:10
Avr 2, 2012 - 06:11
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Depuis 21 ans, le Mali baignait dans une démocratie, mais une démocratie à sa façon, un système existant. Le 22 mars dernier, elle vient de connaître un « séisme » qui a fait vibrer tout le pays. Mais bon Dieu, qu'est-ce qui n'a donc pas fonctionné? Au moment opportun, nous allons tous chercher  ensemble les failles. Mais actuellement, la priorité est de sauver le Mali.  Les raisons de ce coup d'Etat suscitent une réflexion à débattre ultérieurement. Ce putsch est au-dessus de l'imagination, surtout dans un pays où tout le monde croyait  avec assurance à la stabilité de sa   démocratie. Comme arguments du coup, les mutins réclament plus d'armements pour affronter les rébellions et  n'ont eu de cesse de justifier l'ingérence, voire l’incompétence du Président déchu. La CEDEAO, les nouveaux maîtres à bord, engagent aussitôt un bras de fer avec les mutins pour  rétablir l'ordre constitutionnel dans un délai de trois jours qui prend fin aujourd'hui même. Elle  menace la junte au pouvoir d'un embargo financier et diplomatique. Une bonne occasion de donner l'exemple, de montrer qu’il ne faut plus jamais « un coup d'Etat » sur notre continent : une disposition ferme. Oui, l'acte d'Amadou Sanogo  est répréhensible, mais  une double sanction contre le Mali est tout aussi déplorable. Double car les Maliens vont faire face à leurs finances, en plus des violences qu'ils subissent depuis le mois de janvier. La population vit une véritable bombe psychologique. Elle est ballotée entre colère et désespoir. Sa colère face au silence de ses voisins qui n'ont pas réagi par rapport aux agressions des bandits, et son désespoir de se voir trahie encore une fois par un isolement. Revers de la médaille : un Capitaine, qui se prend comme « le  Sauveur du Mali », se retrouve coincé  entre l'ultimatum de la CEDEAO et la progression des bandits, entre pro- putsch et anti-putsch. L'étau se resserre chaque jour de plus en plus. Du coup, il se montre incapable d'assurer tout seul la gérance du problème et fait appel à l'aide d'autant plus que les rebelles avancent vers le Sud. Qu'est-ce  qu'il pourrait défendre s'il n’y a plus d'Etat? Sans Nation, Amadou Sanogo sera le Président de qui? Le Capitaine vient de décider de restituer la Constitution et de remettre le pouvoir aux civils : une  décision aussi sage que salutaire car en ce moment crucial de notre pays, tout peut arriver, même des rebelles à Koulouba avec un Drapeau AZAWAD et des slogans  criant « ALLAH AKBAR ». Neïmatou  Naillé Coulibaly

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