Fermeture de l’Université de Bamako : Le ministre Siby Ginette Bellegarde donne les raisons qui ont prévalu
Objectif : mieux informer les journalistes sur les principales raisons qui ont motivé la fermeture de l'Université de Bamako. C'était le jeudi 21 juillet. La conférence de presse a été suivie par la projection d'un documentaire sur les dortoirs de la FAST et de l'IUG. Constat : les conditions de vie des pensionnaires sont inhumaines et dégradantes. C'est pourquoi, il est urgent d'évacuer les lieux afin de les rénover.
ors du Conseil des ministres du mercredi 13 juillet, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Mme Siby Ginette Bellegarde, a fait une importante communication par rapport au vaste chantier que son département a initié pour trouver, enfin, une solution aux difficultés de cet ordre d'enseignement : effectifs pléthoriques, conditions de vie et de travail insupportables et pour les professeurs et pour les étudiants, années académiques interminables, inscriptions sans fin durant l'année scolaire, etc.
La décision de fermer l'Université de Bamako est très salutaire car, à un moment donné, comme l’a dit le ministre Siby Ginette Bellegarde, il faut savoir prendre ses responsabilités pour limiter les dégâts.
Beaucoup de nos concitoyens ont favorablement accueilli la nouvelle. D'autres, par contre, ont besoin de plus d'informations. C'est pourquoi, le ministre a souhaité l'implication de la société civile pour réussir ce pari.
La première décision concerne la fermeture des structures de l'Enseignement supérieur. Ce qui veut dire qu'il ne s'agit pas seulement de l'Université de Bamako : il y a trois autres grandes écoles qui sont concernées par cette mesure. Il s'agit de l'ENSUP, de l'ENI et du DER de formation des professeurs d'enseignement technique.
Certaines facultés qui ont déjà épuisé leur programme et programmé leurs examens ne sont pas frappées par cette décision. Il s'agit de la FSJP et de l'IUG. Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, 85% des étudiants n'ont commencé les cours qu'au mois de mai pour l'année scolaire 2010-2011.
Dans les conditions normales, les inscriptions commencent en septembre et prennent fin en octobre. Ce qui permet non seulement de se faire une idée claire et nette des effectifs, mais également de débuter les cours en même temps en octobre au plus tard en novembre.
Autre difficulté de taille, c'est de diversifier les filières pour éviter d'envoyer chaque année un nombre impressionnant de diplômés ayant le même profil sur le marché de l'emploi. Malheureusement, ici, on enregistre des inscriptions jusqu'à la veille des examens.
Conséquences : des programmes inachevés, des années scolaires escamotées. Ce qui explique la mauvaise formation des étudiants avec des diplômes peu crédibles. Ce phénomène, qui s'aggrave d'année en année, a atteint le seuil du tolérable en 2010.
C'est pourquoi, a dit le ministre Siby Ginette Bellegarde, "le gouvernement a estimé qu'il faut fermer les structures de l'Enseignement supérieur afin de mieux préparer une rentrée groupée. Ce, pour mettre fin aux inscriptions anarchiques et au chevauchement des années".
Dans ce même souci de bonne gouvernance, un logiciel sera bientôt acquis pour gérer la scolarité des étudiants, leurs moyennes et les plans de carrière des professeurs.
La deuxième décision concerne la fermeture des dortoirs. Rien qu'à la FAST, 3.000 pensionnaires occupent des dortoirs qui, construits en 1964, étaient conçus pour 600 personnes. Ici, la tuyauterie est défectueuse, les toilettes sont quasiment inutilisables, l'insalubrité est à son comble.
A la FAST, à l'IUG et à la FMPOS, les dortoirs sont gérés par les comités AEEM qui souhaitent désormais transférer la gestion au CENOU. Ils récupèrent les frais, distribuent les lits à leur convenance et autorisent les petits commerces qui pullulent. C'est donc naturellement, compte tenu des enjeux financiers, que ceux-ci s'opposent à la fermeture des structures d'enseignement supérieur.
La troisième décision est la scission de l'Université de Bamako en quatre nouvelles universités dont les recteurs seront recrutés par appel à candidature. "Ce, pour leur donner une large autonomie" a assuré le ministre Bellegarde.
Cette fermeture, qui permettra de lancer la reforme de l'enseignement supérieur, aura besoin du concours de tous les acteurs à savoir professeurs, étudiants, société civile etc.
Diakaridia YOSSI
Quelle est votre réaction ?
![like](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/like.png)
![dislike](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/dislike.png)
![love](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/love.png)
![funny](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/funny.png)
![angry](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/angry.png)
![sad](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/sad.png)
![wow](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/wow.png)