L’Adema joue son avenir politique

Faire des oeufs sans casser des…omelettes. C’est à cet exercice périlleux, que se livre le parti de l’Abeille solitaire qui s’apprête à désigner le candidat qui devra endosser ses couleurs à la présidentielle de 2012. Y parviendra-t-il ?

Le 20^ème anniversaire de l’Adema- Pasj a été célébré, mercredi dernier, sur fond de candidature interne. En effet, les abeilles ont profité de cette célébration pour lancer leur appel à candidature dont l’objectif final est de permettre de désigner le/la candidat(e) qui représentera le parti à la présidentielle de 2012. Une campagne, qui s’est ouverte le 25 mai dernier. Et qui s’acheminera le 10 juin prochain.

Le processus de désignation de candidat de l’Adema, présente d’énormes risques pour la cohésion du parti. Il s’agit d’une sorte de primaires, visant à désigner le candidat du parti à l’issue du dépôt de candidatures. Et c’est là, justement, que le bât pourrait blesser. Car la frustration n’est jamais loin des perdants. L’Adema en a fait l’amère expérience, en 2002. Avec comme conséquence la désintégration du parti.

Mais si, le parti de l’Abeille solitaire est prêt à renouveler cette expérience, c’est que c’est un passage obligé. D’ailleurs, le président du parti, le Pr. Dioncounda Traoré, candidat potentiel à cette élection, a rappelé que n’importe quel militant peut faire acte de candidature. A condition, dit-il, de remplir certains critères.

Un jeu démocratique aux risques énormes. L’Adema, disent les observateurs, joue avec le feu, en voulant organiser des « primaires » pour désigner son candidat. Car, disent-ils, l’ancien parti au pouvoir, présente des signes évidents de fébrilité qui le rendent vulnérable face à des adversaires.

Conscients du danger, leaders et militants du parti, appellent à la cohésion. Surtout, au consensus. Un consensus qui signifierait le désistement des candidats au profit d’un seul. C’est à cet idéal politique que les militants de la ruche aspirent. Sans être convaincus d’y parvenir.

Dans la salle de presse du Centre International de Conférence de Bamako, à l’occasion de la célébration du 20^ème anniversaire du parti, on entendait des militants scander : « Tous pour un, un pour tous ».

Mais les ambitions des uns et des autres sont, désormais, affichées. Des ambitions qui risquent de faire capoter le projet des abeilles. A moins que celles-ci ne fassent preuve de vigilance. Et de don de soi.

Rodrigue