Nous, les jeunes : Tandis que la junte se cherche ; le Nord et le Sud du pays est entre les mains de jeunes
Depuis plus d’une semaine, le pays est agonisant par l’incivisme et l’esprit apatride de nos autorités. Aussi, la jeunesse décide de prendre en mains les destinées de son pays.
Depuis le début de l’année (17 janvier), le Nord du pays connaît une rébellion touarègue avec un risque de scission du pays. Et à quelques pas des élections, notre pays, un exemple de démocratie en Afrique, vient de connaître son troisième coup d’Etat. Des militaires mutins, conduits par le Capitaine Amadou Haya Sanogo, justifient ce coup de force par l’incompétence du Président déchu et le manque de matériels (armements et munitions) adéquats pour lutter contre le terrorisme exercé par des groupes islamistes armés tels qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Quoi qu’il en soit, le coup d’Etat est condamnable car il constitue une entrave à la démocratie par le fait même qu’il procède au renversement des institutions légales issues des élections par le peuple. Depuis le coup d’Etat, la rébellion gagne de plus en plus du terrain. Les rebelles « foutent la merde » au Nord et même dans certaines localités du Sud comme Mopti et ses environs.
Depuis le coup d’Etat, les populations de Gao vivent l’enfer : des femmes violées et torturées par les rebelles, des ultimatums donnés aux populations par les rebelles de quitter la ville. Mais face à tout cela, la junte est et reste passive. La CEDEAO et la communauté internationale condamnent la junte et exigent le retour à la Constitution du 25 février 1992. Mais tout cela s’achève par un embargo total sur le Mali par la CEDEAO.
Et ce sont les populations du pays qui paient les pots cassés de ces nombreux problèmes. En fait, la junte veut tout simplement assurer ses arrières car le pays est devenu pour elle un problème secondaire. C’est pour cette raison qu’en tant que patriote et en tant qu’avenir du pays, les jeunes ont décidé d’agir en se donnant la main pour gérer cette situation.
Aussi ont-ils marché ce mardi 3 avril pour dénoncer cette crise et ont décidé d’aller combattre les rebelles au Nord. Depuis lors, des listes de volontaires désireux de s’inscrire pour s’enrôler dans l’armée sont en train de circuler.
La situation est très critique et l’heure est très grave. Mais la jeunesse est consciente de l’enjeu, et elle va se battre jusqu’à la dernière goûte de sang pour la préservation de l’intégrité territoriale, la paix et la démocratie.
Cheick O. Keïta
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